The New Toronto 3

The New Toronto 3

Il est peu de styles que Tory Lanez ne maîtrise pas. Durant les cinq dernières années, ce caméléon de la musique originaire de Toronto a su capter le son du moment avec un mélange de hip-hop et de R&B aux accents afro-fusion et pop. Et puis, il y a aussi ses mixtapes, qui s’affranchissent encore plus des genres, puisant dans ses différentes identités sonores pour les sublimer. Depuis 2011, le rappeur-chanteur témoigne ainsi de sa passion pour le R&B old-school et montre son côté romantique dans la série Chixtape. Le 25 décembre 2015, il introduisait une nouvelle série en parallèle : The New Toronto. Par contraste, cette dernière abrite les bangers les plus dynamiques de Lanez — les beats y sont plus lourds (grâce à la participation d’un collaborateur de longue date, Play Picasso), le flow plus intense, et les paroles plus agressives. « Une partie de mes fans ne voulaient entendre que du R&B, et l’autre préférait le rap, alors j’ai essayé de contenter les deux en faisant un peu de chaque », résume Lanez pour Apple Music. Construit sur les ruines d’une relation et propulsé par l’appétit insatiable de l’outsider, The New Toronto 3 frappe par son caractère incisif. « C’est vrai que j’étais au beau milieu d’une rupture », confie-t-il. « Cette fille m’avait quitté et j’avais l’impression qu’elle jouait avec mes sentiments. En plus, j’avais pas mal de problèmes avec mes amis, ma famille et un certain nombre de gens qui ne me paraissaient pas hyper honnêtes. Toutes ces choses étaient en train de me rendre insensible, alors je me suis servi de tout ça pour nourrir l’album. » Il retrouve ainsi l’énergie qui avait fait le succès de ses premiers projets et affirme que le meilleur reste à venir alors qu’il embarque pour un nouveau chapitre de sa carrière en tant qu’artiste indépendant, The New Toronto 3 marquant la fin de ses obligations contractuelles. « Je voulais m’assurer de donner à mes fans ce qu’ils voulaient et ce qu’ils étaient en droit d’attendre parce que là, je m’apprête à ressortir des sons bien à moi que j’avais en réserve, et je suis sur le point de ressortir de la vraie musique », promet-il. « J’étais dans un label et j’ai jamais voulu leur donner mes meilleurs sons. Ceux-là, je les garde pour moi depuis cinq ans. » Pricey & Spicy « J’avais envie de donner une idée aux gens de ce qu’ils allaient écouter dès le début du projet. Je voulais être sûr que tous les fans de New Toronto retrouvent la puissance des débuts, les instrus, le son original, et c’était “Pricey”. C’est un beat qu’on avait fait à l’époque des New Toronto et là, on lui a mis encore plus de basses. C’est pour ça qu’il compte beaucoup pour moi, parce que ce titre-là fait vraiment partie de ceux qu’il fallait mettre sur cette mixtape. »/br> The Coldest Playboy « La fille avec qui je parlais venait juste de dire un truc comme : “Je vais juste commencer à me taper d’autres mecs.” Je me souviens qu’elle essayait d’argumenter, un matin, et j’étais là : “Tu sais quoi ? Je veux plus qu’on soit dans ce truc ensemble. Je suis à une autre étape de ma vie là, donc va te faire foutre.” J’étais vraiment en mode bat-les-couilles — pas juste envers elle, mais concernant ma vie en général. La première punchline est tellement honnête, tellement vulnérable, et en même temps tellement vraie, je me dis que pour introduire le reste, si c’est le premier truc qu’on entend, on comprend tout de suite qu’on va aller au fond des choses. » Stupid Again « On venait de débarquer en Californie et j’avais loué une maison pour y bosser pendant trois mois. J’avais loué une belle baraque, une belle caisse, tout se présentait bien, j’avais le frigo rempli. J’étais bien et j’ai juste dit : “N*ggas just going stupid right now” [Tout le monde fait n’importe quoi, maintenant]. J’ai enregistré ce titre dans la maison — j’avais une chambre énorme de ouf, et je passais mon temps à enregistrer. J’étais en train de vivre pas mal de trucs. On était perdu dans les collines, avec presque pas de réseau. À un moment, je me suis dit : “Autant se marrer, parce que quand ça passera et que je serai en club, il va falloir que je puisse me lâcher là-dessus.” » 10 F*CKS « J’ai signé un jeune talent, Mansa. Il était déjà sur deux projets avant celui-là et il fait vraiment partie des gens les plus doués que j’ai jamais signés. À l’origine, Mansa était censé être le seul feat du projet. Quand on a enregistré, j’avais un premier couplet — j’étais encore dans cette histoire avec cette fille, c’est pour ça qu’on trouve des couplets du genre : “Je t’aime encore, mais va quand même te faire foutre”. Et puis Mansa a débarqué, il a commencé à poser et j’ai kiffé de ouf. » Dope Boy’s Diary « “Dope Boy’s Diary” ressemble pas mal à “Adidas”. Ça fait partie des couplets où je balance tout. C’était vraiment ma vie à l’époque où je dealais, quand j’étais SDF et dans certaines situations avant même de bicraver et tout ça. C’est pour ça que je l’ai appelé “Dope Boy’s Diary” [le journal d’un dealer], parce ça ressemble à ce que pourrait écrire un dealer dans son journal intime, même si ça paraît invraisemblable. Il y a des trucs que les gens qui sont passés par là vont capter direct. » Accidents Happen « “Accidents Happen”, c’était juste une chanson en rab au début — juste une chanson que j’avais faite. Un peu plus tard, à un moment où je faisais le tour des enregistrements que j’avais en stock, je l’ai passée et les gens qui étaient dans la pièce ont vrillé. Je me souviens que j’avais demandé à Lil Tjay de balancer un truc dessus à l’époque, donc j’avais déjà un couplet de lui. À partir de là, je savais qu’il allait cartonner. » Broke in a Minute « À la base, c’était censé être un freestyle sur un beat de NLE Choppa. Quand Papi Yerr s’est ramené avec ce beat-là pour “Broke in a Minute” — Papi Yerr, c’est le mec qui a fait “Jerry Sprunger” et la version de “Take You Down” que j’ai faite avec Chris Brown — je me suis dit : “Autant poser là-dessus”, et ça a donné un truc vraiment lourd.” » P.A.I.N « Je devais aller à l’aéroport et on me foutait la pression pour me bouger et partir. Je me souviens que j’étais chez moi et j’enregistrais tout, tout seul, je sais pas pourquoi. Pendant qu’ils me foutaient le stress, j’ai enchaîné les couplets. Ça a donné des couplets super puissants. Je sais pas si c’est lié, mais je sentais qu’il fallait que je me dépêche et c’est juste venu du fond du cœur. Je me souviens que quand je la faisais écouter aux gens, on me disait : “On sent tellement la douleur.” » Adidas « Je me suis juste remémoré comment je me sentais à une certaine époque, où je vivais certaines choses, que j’étais sans-abri et seul avec mon rêve. Il y a tellement de gens qui passent par là, quand on commence à faire de l’argent et qu’on veut être artiste. On est là : “Est-ce que ça vaut vraiment le coup de mettre 10 000 balles dans un featuring, ou est-ce qu’il vaut mieux les investir dans ce que je fais déjà, et donc je sais que c’est mal ?” On n’a même pas besoin de vendre de la came. Il y a des gens qui veulent faire de la musique, mais qui font aussi du biff sur le côté. Des fois, on a pas toutes les cartes en main, mais on fait tout pour y arriver. » Who Needs Love « Ce qui est marrant avec “Who Needs Love”, c’est qu’en vrai j’ai eu que deux copines sérieuses dans toute ma vie. Je suis pas du genre à tomber amoureux facilement. Je peux aimer quelqu’un en tant que personne, être là en tant que partenaire — sur qui on peut compter pour affronter les moments difficiles — et on peut passer du bon temps ensemble, mais je suis vraiment pas un romantique en mode canard. Quand je dis que je porte des diamants autour du cou, c’est pas forcément d’un point de vue matérialiste. Je crois que la fille avec qui j’étais ne comprenait pas que je me suis lancé là-dedans en tant que Tory Lanez. La fille voulait que je me comporte comme un type normal. J’ai vraiment les pieds sur terre, mais en même temps, je me suis ramené dans cette relation avec de l’argent. Si t’es pas capable d’accepter qui je suis vraiment, j’ai pas besoin de ton amour. » Do the Most « Tout la confusion et le bordel associés à mes ex. » Penthouse Red « Je raconte tout ça sur cette fille, tous ces trucs bien, mais je lui dis aussi que jusqu’ici elle avait les pleins pouvoirs, qu’elle s’occupait d’elle-même, mais que c’était à mon tour de m’occuper de moi. C’est à ce moment que j’ai décroché de cette relation. Tout ce passage des trois dernières chansons, c’est Tory en mode rupture. Je pense que les femmes ont cette capacité de faire croire qu’elles sont complètement innocentes et quand on se rend compte qu’elles peuvent aussi être pas si innocentes que ça, pour pas mal de mecs avec un gros ego, ça peut être une grosse surprise. Moi, j’ai déjà vécu tout ça — aujourd’hui je m’attends à tout de la part de tout le monde. » Letter to the City 2 « Il y a tout un tas de trucs qui sont restés cachés parce que je pouvais pas en parler — certains noms que je pouvais pas donner parce que j’étais sous contrat et des trucs comme ça. Mais je viens juste de vous faire entrevoir comment on gère le fait que ce soit mon dernier album avec le label. Je suis un artiste indépendant. Un homme libre. Quand j’ai écrit cette chanson, c’est ce que j’ai dit : “Quand tu entendras ce couplet, j’en aurai fini avec mon contrat d’enregistrement.” Ce qui est dingue concernant ce passage, c’est que c’est un truc que j’ai pris à Drake intentionnellement, parce que je me souviens que c’est un des trucs les plus violents que je l’ai jamais entendu dire. Je me fous vraiment de comment les gens vont le prendre. Je vais pas mentir, même si j’ai dû enlever certains noms parce je voulais pas me prendre un procès, au bout du compte, dans ma vie de tous les jours, j’ai le droit de parler de tout ce qui m’arrive et de tout ce qui m’est arrivé dans mon art. S’il y a un truc qui a besoin de sortir, ça sort et puis c’est tout. » Back in Business « En fait, “Back in Business” est assez ancien. Il a été enregistré à la même époque que “Pricey”, il me semble même qu’on les a faits pendant la même session studio, en fait. Le beat, le couplet et la chanson pour “Pricey”, on a tout fait en même temps. » D.N.D. « En fait, j’ai fait “D.N.D.” en live sur Instagram, avec mes followers. C’est eux qui ont eu l’idée du nom. On a fait un sondage sur les noms, et on a choisi le beat ensemble. J’ai pris l’habitude de faire ce truc où je vais au studio et où j’enregistre en live. On a enregistré ça ensemble, vraiment. On m’a dit de l’appeler “Do Not Disturb” et j’ai kiffé. » MSG 4 GOD’S CHILDREN « Je suis un enfant de l’armée de Dieu, le fils de Dieu. Et surtout, je suis le bras de Dieu. Au bout du compte, il y a des moments où il faut que je mette mon talent au service du royaume de Dieu, au service de la lumière uniquement — j’essaie de m’assurer que j’aide toujours les gens à rester lucides autant que je peux, parce que c’est la raison pour laquelle je fais de la musique, pour toujours apporter une lueur d’espoir à ma génération, lui transmettre une énergie divine et aider à ramener des âmes dans le royaume de Dieu. C’est mon but principal, au fond. En même temps, je me suis toujours dit et j’ai toujours dit à mes parents — ou plutôt à mon père [qui était pasteur], parce que ma mère est morte quand j’avais 11 ans — que Dieu m’appelait dans les endroits les plus sombres pour que je puisse m’y infiltrer, et où je peux utiliser ma voix pour y mettre cette lumière qui a le pouvoir de faire basculer la vie de quelqu’un d’un côté ou de l’autre, et donc c’est ce que j’essaie de faire. Je pense pas que c’est un truc que je fais assez, et je me dis que maintenant que je lui plus en contrat avec le label, je peux vraiment faire la musique que je veux. Et maintenant j’ai envie, au moins pour une partie de ma musique, de mettre plus de trucs conscients qui ont à voir avec ma relation à Dieu. »

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