Through Water

Through Water

« Ce que j’avais en tête quand j’ai commencé à écrire cet album, ce que j’avais besoin d’être honnête vis-à-vis de moi-même et de tout ce qui se passait dans ma vie », confie Holly Lapsley Fletcher à Apple Music. « En général il me faut environ deux jours pour écrire et produire un titre, donc c’est assez rapide. Je vais en studio pour écrire sur ce qui m’est arrivé dans la semaine, et puis je laisse ça de côté. C’est très thérapeutique. » Quatre ans après un premier album salué par des stars comme Billie Eilish ou Taylor Swift, l’auteure-compositrice-interprète de Liverpool, productrice et « dingue de musique », nous raconte comment elle a souffert de sa rupture et place la beauté de la nature au cœur des paroles de ce deuxième album. La production y est aussi plus puissante et plus audacieuse, puisant dans l’indé et l’electronica des années 80 ou — comme sur le single lumineux « Womxn » —, dans le disco. « Après Long Way Home, j’ai pris une année sabbatique », précise-t-elle. « J’avais besoin de me concentrer sur ma santé mentale et de faire une pause dans les tournées. À ce moment-là, je n’arrivais plus à écrire, mais dès que j’ai commencé à être de nouveau en phase avec moi-même, j’ai repris le contrôle. Je me suis retrouvée dans l’industrie à 17 ans et j’ai écrit mon premier album parce que c’est ce qu’on attendait de moi — alors que cette fois-ci, ça vient de moi, c’est moi qui apprends à me connaître. » Une introspection dans laquelle Låpsley nous plonge au fil de son nouvel album, qu’elle décrypte ici morceau par morceau. Through Water « J’ai vu mon père la semaine où j’ai écrit cette chanson. Il fait partie des leaders mondiaux du développement durable, et il travaille sur le changement climatique et sur l’eau. Je suis allée aux toilettes de XL Recordings [sa maison de disque], qui est à côté du studio, j’ai fait couler l’eau du robinet et j’ai enregistré un mémo vocal tout en lisant un discours que mon père avait fait. Et puis ça a donné ce titre, donc ce sont les mots de mon père qui ouvrent l’album. Je pense que c’est mon plus grand fan. » My Love Was Like the Rain « Ça a été bouclé super vite. J’ai pas l’habitude d’écrire sur des tempos aussi rapides, mais je me souviens qu’à ce moment-là, j’écoutais des tonnes de titres à la Robyn et que je me disais : “Je veux faire un titre qui ait le même genre d’énergie !” Mais j’ai fini par aller vers des accords plus sombres. » First « J’adore Drake et j’adore l’Afrobeats, alors j’imagine que ça a dû m’influencer un peu. Je voulais faire un titre qui aille plus dans ce sens en termes de production. En gros, ça parle du fait d’être obsédé par quelqu’un, de le mettre sur un piédestal alors que c’est pas du tout réciproque — on tombe presque dans l’adoration. » Ligne 3 « J’ai vécu deux mois à Montpellier, quand j’étais avec mon ex. La ligne 3, c’était la ligne de tram entre chez nous et son boulot. C’était au début de mon année sabbatique, alors je faisais pas grand-chose, et j’étais pas très bien, alors j’ai passé deux mois à juste traîner en ville. Ça résume bien l’endroit et la fin d’une relation. C’était une vie très solitaire. » Our Love Is a Garden « C’est mon titre préféré sur l’album. J’étais obsédée par les années 80, par tout ce que faisait le label 4AD, comme Cocteau Twins ou This Mortal Coil, alors je voulais faire un clin d’œil à cette période de la décennie. Ça parle de ce qu’on fait pour que la relation continue de marcher et il y a une part de tristesse, mais aussi bien sûr de très belles références aux jardins. » Leeds Liverpool Canal « Ce canal, c’est un endroit qui a toujours fait partie de la famille. Par exemple, c’est là que les hommes de notre famille vont se promener seuls, qu’on essaie de calmer nos déprimes et aussi, c’est là qu’on va pêcher avec mon père. Comme il travaille dans le domaine de l’eau, il y a une vraie connexion avec cet endroit, donc ce titre instrumental parle avant tout de mon chez-moi. » Sadness Is a Shade of Blue « Je voulais écrire une chanson pop sur la dépression, et sur le fait que, pour moi, on est tous responsables de notre propre santé, et que c’est à nous de chercher à devenir meilleurs. J’en avais vraiment marre de me battre toute seule pour améliorer ma santé mentale, alors que mon ex ne faisait absolument rien pour aider — et je voulais écrire une chanson pop basée sur quelque chose de vrai. » Womxn « C’est le premier titre que j’ai écrit sur cet album, à un moment où j’étais vraiment pas bien. J’ai confié la démo à Pete O’Grady [le producteur anglais britannique connu sous le nom de Joy Orbison], et les nouveaux arrangements l’ont rendu dix fois meilleur. Je l’ai d’abord sorti en single pour montrer aux gens à quel point j’avais changé, et que c’est parce que j’ai réussi à m’accepter. » Bonfire « Ça parle d’être dans une relation avec quelqu’un qui est toujours de mauvaise humeur. Du genre, la personne a vraiment du mal à changer et c’est toujours à moi de faire des efforts pour m’adapter à lui quand on est ensemble. Donc voilà, ça parle de ça. » Speaking of the End « Sur celle-ci, j’ai travaillé avec Eg White [un collaborateur régulier d’Adele et de Florence + the Machine]. Je suis allée dans son studio et j’étais là : “Cool, t’as un piano !” C’est vraiment rare de voir un vrai piano dans un studio, donc j’ai voulu écrire une chanson avec un son très entier. On a gardé la première prise vocale et les paroles parlent de la fin d’une relation et du début d’une autre, mais aussi de la fin de l’enfance et du début de l’âge adulte. C’est à la fois sombre et lumineux, d’une certaine manière. »

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