Surviving

Surviving

N’allez jamais dire que la pression est moins grande pour les groupes à succès dont la carrière dure depuis plus de 20 ans, en tout cas, n’allez jamais dire ça aux pionniers emo de l’Arizona Jimmy Eat World. « Nous plaçons la barre de plus en plus haute à chaque album », confie le chanteur et guitariste Jim Adkins à Apple Music. « Il ne s’agit plus de faire un album, mais de bâtir notre répertoire. Ça veut dire que tout ce qu’on fait doit être au moins aussi bon que ce qu’on a fait de mieux auparavant. Sinon, pourquoi on fait ça? » La réponse est toute simple, comme en témoigne leur 10e album, Surviving : ils excellent dans leur créneau, c’est-à-dire des hymnes propulsés par des guitares et représentatifs de ce qui se passe dans la vie d’Adkins. « C’est comme une capsule temporelle qui résume tout ce qui m’a préoccupé au cours des dernières années. En gros, je parle de tous ces obstacles qu’on se met soi-même sur son chemin et qui nous empêchent de vivre pleinement notre vie. » Adkins nous propose un survol de quelques-unes des pièces clés qui illustrent bien comment Jimmy Eat World est parvenu à se lancer des défis tout en demeurant fidèle à ce que la bande a accompli et défendu depuis 25 ans. Surviving « Ce morceau n’a aucun refrain à proprement parler. C’est un bon exemple de notre intégrité et de la manière dont on repousse nos limites en s’obligeant à travailler avec certaines contraintes. On se donne habituellement un modèle ou des paramètres de base. Les lignes à l’intérieur desquelles nous colorions peuvent ressembler à une chanson pop dans la mesure où il y a des sections facilement identifiables et un arc narratif. À partir de là, on explore jusqu’où on peut aller tout en préservant ces ressemblances. “Surviving” sort un peu des sentiers battus : elle a un arc qui a été intéressant à écrire, mais elle n’a pas les éléments internes ou externes d’une chanson pop. C’est plus comme un crescendo, un riff du début à la fin. Je cherchais à trouver quel est le minimum nécessaire pour communiquer complètement ce que j’avais à dire. » All the Way (Stay) « Une des choses qu’on voulait ici et sur le reste de l’album, c’était de miser sur la qualité plutôt que la quantité. Quand on écoute un album de Van Halen, il y a peu ou pas de superpositions sonores. Tout ce qu’on entend, c’est quatre gars qui jouent leur rôle, à part peut-être si on considère les chœurs. S’il y a une tonne de trucs à plein volume qui se passent en même temps, le fait d’être à plein volume perd toute son efficacité. Ça n’a plus l’air d’être à plein volume; ça sonne comme un synthé. C’est quand on élague que les choses ont plus d’impact. Sur “All the Way (Stay)”, il y a des passages où tout ce que vous entendez, c’est le son de la caisse claire qui se perd dans la pièce. Il ne se passe littéralement rien durant un segment de ce morceau; tout ce que vous entendez, c’est de l’air. C’est ça qui rend le reste beaucoup plus intense, comme quand je reviens à la guitare. Il y a un grand nombre de techniques musicales qui sont contre-intuitives, mais qui ont un effet monstre quand on sait s’en servir. Donc, règle générale, on voulait élaguer le plus souvent possible. » 555« Une des raisons pour lesquelles on voulait travailler avec [le producteur] Justin Meldal-Johnsen est qu’il possède une palette incroyablement variée d’influences musicales et de connaissances. Beaucoup plus grande que la nôtre. J’ai une connaissance très superficielle de la technologie MIDI et de tout ce qui touche les synthés, alors je peux simplement lui expliquer ce que je recherche ou lui en jouer une version très basique et il sait exactement comment y arriver. Difficile de mettre le doigt sur une chose précise, mais disons que le son du synthé dans “555” ne serait vraiment pas aussi cool sans les connaissances de Justin. » Criminal Energy « Ce morceau a des guitares tellement lourdes! Évidemment, ça fait partie de notre signature, mais ça, c’est à la limite du métal stoner. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est risqué ni que c’est totalement contraire à notre personnalité, mais j’ai quand même l’impression que ça nous a poussé hors de notre habitat naturel, en direction d’un rock plus pur. Je sais que je suis sur la bonne voie quand je me dis : “Je ne suis pas sûr si je devrais faire ça.” Mais il y a sans aucun doute un paramètre qu’il faut se donner et à l’intérieur duquel il faut évoluer. Il est impensable de repousser sa perception de soi-même à un point tel qu’on ne se ressemble plus. »

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