Hey, I'm Just Like You

Hey, I'm Just Like You

En 2017, Tegan et Sara Quin ont effectué une tournée pour souligner le dixième anniversaire de leur classique The Con. Pendant la décennie qui a suivi la parution de cet album, elles ont trimballé leur synthpop surdimensionnée sur le circuit des festivals internationaux, mais pour cette tournée, elles ont plutôt privilégié une formule acoustique épurée, dans l’esprit de leurs débuts dans les petits cafés. Or, ce voyage empreint de nostalgie a mené les jumelles dans les méandres de leur passé. Ayant décidé de prendre une pause de création musicale, elles ont, pendant un moment, considéré la création d’un balado portant sur leur vie quotidienne. Mais ce projet s’est transformé en biographie intitulée High School, qui raconte leurs débuts en tant qu’artistes folk adolescentes se taillant une place dans l’industrie tout en assumant leur identité queer. Tandis qu’elles effectuaient les recherches pour étayer ce projet, Tegan et Sara ont redécouvert des cassettes contenant les toutes premières chansons qu’elles avaient écrites, l’équivalent musical de leur album de finissants. En réécoutant les pièces, elles ont été surprises de découvrir à quel point elles étaient désinhibées à l’époque. « Comme la plupart des gens qui repensent à ce qu’ils ont fait il y a 20 ans, on s’imaginait qu’on allait grimacer, les écouter une fois et se dire : “OK, cool, bye”, ranger les cassettes dans la boîte où on les avait dénichées et les oublier de nouveau », raconte Tegan à Apple Music. « Mais plus j’écoutais ces chansons, moins je grimaçais et plus je trouvais qu’elles avaient de belles mélodies! Pourquoi écrire de nouvelles pièces quand on a ce lot de chansons magnifiques comme point de départ? » Ces démos sont devenues la matière brute du neuvième album de Tegan and Sara, Hey, I’m Just Like You, qui se veut un retour non seulement sur leurs premiers pas en tant que créatrices, mais aussi au son rock alternatif axé sur la guitare, typique de leurs propositions du milieu des années 2000. Le premier simple, « I’ll Be Back Someday », en est un bel exemple, se situant à mi-chemin entre le pop punk digne du « Warped Tour » et les mélodies new wave des Vancouvérois The New Pornographers. Selon Tegan, certaines de ces chansons, notamment la première de l’album, « Hold My Breath Until I Die », ont conservé l’intégrité structurelle des versions originales tout en étant revisitées. Quant à « Please Help Me », il s’agit d’un amalgame de plusieurs chansons, que Tegan qualifie de « courtepointe ». Puis il y en a d’autres qui ont subi des chirurgies plus intensives. » « Il nous a fallu réécrire certaines pièces, car on n’arrivait pas à comprendre ce que nous chantions sur les cassettes, confie Tegan. On a dû s’obstiner pendant deux heures au sujet des paroles de “Hello, I’m Right Here” dans laquelle Sara dit : “Right now, I wish I was older/Right now, I wish I had closure” (librement : “En ce moment j’aimerais être plus vieille/en ce moment j’aimerais tourner la page”), puisque c’est impossible qu’on ait utilisé le terme “closure” alors qu’on était encore des ados! Mais la strophe “Right now, I wish I was older” dénote une grande maturité. La jeune fille admet qu’elle ne sait pas comment gérer ce qui se passe et souhaite être plus vieille afin de mieux comprendre la situation. Pour moi, c’est d’une profonde maturité venant d’une ado de 17 ans. Alors, quand on a complété avec la phrase : “Right now, I wish I had closure”, j’ai eu l’impression de dialoguer avec nous-mêmes quand nous étions plus jeunes, du point de vue de ce qu’elle aurait souhaité avoir à l’époque. C’est assez sombre, en fin de compte, c’est comme si on disait : “Tu n’as pas bouclé la boucle! Tu as 39 ans et tu penses encore à ta première petite amie!” » Bien que ce processus de réanimation de leur passé n’ait pas été sans son lot de complications, Tegan croit que Hey, I’m Just Like You brille par sa simplicité. « J’ai réalisé qu’on se complique vraiment la vie maintenant, avoue-t-elle. Prenez “We Don’t Have Fun When We’re Together Anymore” (librement : “On ne s’amuse plus quand nous passons du temps ensemble”), je n’écrirais jamais ça en tant qu’adulte, mais je le ressentais profondément quand j’étais jeune. C’est très lourd et, aujourd’hui, je chercherais à dire la même chose d’une manière tellement plus compliquée et artistique. Ce qui est merveilleux, quand on regarde une chanson comme celle-là, c’est qu’on n’essaie pas de dire ou de faire quoi que ce soit de plus. À notre époque où les choses sont devenues incroyablement compliquées, c’est très inspirant de lancer un message aussi direct. »

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