Las Leyendas Nunca Mueren

Las Leyendas Nunca Mueren

« De mon point de vue, c’est le fruit de beaucoup de travail, de dévouement, et d’une série de belles réussites », confie Annuel AA à Apple Music, donnant ainsi sa propre définition de l’adjectif « légendaire ». « Quand t’es parti de rien, que t’as atteint le statut de légende et que t’as engrangé un tel succès, ça rend ta réussite encore plus impressionnante. » Venu du hip-hop underground hispanophone et faisant aujourd’hui partie des plus grandes stars de la musique latine contemporaine, le rappeur portoricain est bien placé pour le savoir. Après un séjour en prison fédérale qui a bien failli lui coûter sa carrière alors florissante, il s’est donc mis au travail pour obtenir cette précieuse reconnaissance à la sueur de son front. En gardant à l’esprit les similarités thématiques et musicales rapprochant ses deux albums solos précédents, Real Hasta la Muerte et Emmanuel, il a choisi, pour ce nouveau long format, d’aller chercher au-delà de la trap et du reggaetón, des genres dans lesquels il excelle au plus haut niveau. Il y explore ainsi les affinités existentielles qu’il partage avec d’autres, puisant dans les parcours d’un cortège d’icônes immédiatement reconnaissables, allant des grands du panier comme Michael Jordan ou Kobe Bryant aux combattants belliqueux que sont Mohamed Ali ou Conor Mc Gregor, en passant par des rappeurs superstars comme Drake ou 2Pac. « Quand j’étais au fond du trou, je me suis mis à réfléchir à ces légendes qui m’ont énormément inspiré, relate-t-il. Ils ont tous atteint ce statut de légende, mais ils sont passés par des moments difficiles. » Anuel dresse des parallèles entre leurs expériences mouvementées — les hauts comme les bas —, et sa propre vie tumultueuse, et se sert de ces ressemblances comme d'une source d’inspiration créative. « J’ai vécu l’enfer, mais je m’en suis sorti, et c’est comme ça que j’ai trouvé ce concept, explique-t-il. J’ai trouvé de la force, de la foi et de l’espoir grâce à ces légendes. » Le temps qu’il a passé en studio sans sortir de nouveaux enregistrements peut sembler surprenant ; et pourtant cela lui a permis de méditer sur le succès comme sur les difficultés, et de composer un album révélateur qui reflète ce qu’il conçoit comme une « nouvelle phase » de sa vie et de son art. « Je me vois comme quelqu’un qui se bat pour sa vie, qui se bat pour sa carrière, qui se bat pour être le meilleur, qui se bat pour faire grandir cette industrie hispanophone. » Anuel revient ci-dessous sur les histoires qui ont inspiré certaines de ses chansons préférées sur Las Leyendas Nunca Mueren. « Real Hasta la Muerte » « Je voulais vraiment retrouver le même type d’intro que sur “Dreams and Nightmares” de Meek Mill. Là d’où je viens à Porto Rico, la dernière chanson dont je me souviens qui a vraiment marqué les quartiers, c’était une diss track où Hector el Father attaquait Don Omar. C’était presque le même concept, mais en plus reggaetón. Il avait déjà les voix ; je me suis contenté de faire pareil, version trap. Ça faisait longtemps que j’avais pas sorti de la musique que je qualifierais de barbare, dans le genre de ce que je faisais à l’époque. Grâce à Dieu, j’ai pu effectuer ce processus pendant ma probation ; et aujourd’hui, ma probation est finie. Alors, il y a tout un tas de choses que j’ai pu exprimer grâce à ma musique, des choses qui se passent au quotidien dans les quartiers, sans avoir de problème simplement parce que je rappe à propos de ce qui se passe tous les jours dans la rue. Je pouvais parler de tout ce que je voulais. Je pense que je me suis perdu en chemin et que je me suis trouvé. » « North Carolina » « Commençons par Eladio Carrión — en ce moment c’est mon rappeur de trap hispanophone préféré. J’ai travaillé avec beaucoup de gens, et parfois les gens n’ont pas l’habitude de travailler avec quelqu’un qui travaille comme je le fais. Je travaille très vite. C’est le fruit d’années d’expérience. Et travailler avec Eladio, c’était légendaire. Je sais qu’il est là pour longtemps parce qu’il travaille vraiment comme un pro. Il enchaîne les punchlines, il hésite pas. Et surtout, et c’est le plus important, il est super humble. » « Dictadura » « J’avais eu un gros succès qui a vraiment une place à part dans ma carrière, tout au début, à l’époque où je faisais que de la trap, avant la prison. Ça s’appelait “Ayer”. C’était ma première chanson qui passait à la radio, alors ça m’a beaucoup aidé à faire plus de concerts pour des soirées ou dans des salles. Et “Dictadura” partage la même essence. On retrouve l’Anuel d’“Amanece” ou d’“Hipócrita”, l’Anuel original, celui que tout le monde aime, moi sans artifice. » “Llorando en un Ferrari” « C’est la dernière chanson que j’ai enregistrée pour l’album. On l’a faite ensemble avec Mora, en studio. Quand on a commencé à travailler sur les deux, trois premières mesures et qu’on a réfléchi au type de beat qu’il fallait, j’étais en mode : “Non attends, il faut aller plus loin.” Il faut garder le bon équilibre entre mes premiers singles, la trap, le côté reggaeón et mes fans, et là ça va envoyer du lourd. En vrai, j’ai jamais été aussi sûr de moi en sortant une chanson pop depuis “China”. Alors, si Dieu le veut, ça va être énorme. » « Pin » « Celle-là, c’est ma préférée. Elle est vraiment spéciale à mes yeux. Elle est très profonde. Je pense que c’est à cause du piano. Ces derniers temps, j’ai pris le temps de me poser pour écrire mes chansons, comme je le faisais à l’époque. Alors je me concentre vraiment sur l’écriture. Ce qui la rend encore plus spéciale, c’est le fait que, si tu l’écoutes bien et que tu connais un peu ma carrière musicale, le beat devrait te rappeler “Sola”. C’est le plus gros succès que j’ai eu quand j’étais en prison. Et on a réussi à avoir Bad Bunny sur la fin. Il débarque d’un coup, personne ne s’y attend. Il est complètement légendaire, et il chante l’un de ses hooks les plus légendaires, les plus iconiques de toute sa carrière. Les fans vont adorer. » « Leyenda » « J’ai l’impression que j’en suis qu’au début. J’ai accompli beaucoup de choses depuis Porto Rico, mais je pense vraiment que les choses commencent à peine à devenir sérieuses. Je suis prêt à en découdre. Je suis concentré et je travaille dur. L’équipe s’est agrandie. On a plus de puissance — et plein de vibes positives. »

Choisissez un pays ou une région

Afrique, Moyen‑Orient et Inde

Asie‑Pacifique

Europe

Amérique latine et Caraïbes

États‑Unis et Canada