Acrophobie

Acrophobie

Du propre aveu de Roxane Bruneau, ce deuxième album témoigne de beaucoup plus de maturité que son prédécesseur paru en 2017, dont l’énorme succès sur la scène pop l’avait complètement prise de court. « Quand j’ai fait Dysphorie, je ne connaissais vraiment rien au monde de la musique. C’était des chansons que je traînais depuis des années et que je me suis amusée à enregistrer tout en travaillant 45 heures par semaine », raconte à Apple Music l’autrice-compositrice-interprète originaire de la Montérégie. « Durant la création du premier album, j’ai eu la chance de rencontrer le producteur et musicien Mathieu Brisset, qui est devenu un de mes meilleurs amis et qui a grandement contribué à Acrophobie, même si on a dû travailler à distance à cause du confinement. » Comme l’indique son titre, cet opus est entre autres guidé par le thème de la peur. « Pour moi, l’anxiété peut être autant un frein qu’un moteur. J’ai tout le temps peur de me planter et c’est pour ça que cet album porte ce nom : avec Dysphorie, je suis montée tellement haut que je craignais de redescendre aussi vite, de tomber dans le vide », confie l’artiste qui nous présente son œuvre chanson par chanson. Intro « J’étais devant mon ordi et je ne savais pas trop quoi faire, alors je me suis amusée à chercher des segments d’entrevues que j’avais données pour mon premier album et à les coller bout à bout. J’y parle beaucoup de mon anxiété et de mes peurs, donc cette intro met bien la table pour la suite. » Acrophobie « Dans cette chanson, je fais le point sur mon évolution personnelle et professionnelle avec plusieurs rappels à mon premier album. Elle m’est venue il y a environ deux ans alors que je fredonnais dans la douche. En sortant, je me suis tout de suite rendue chez Mathieu et on l’a composée ensemble. C’est souvent comme ça que les idées me viennent et prennent forme : super rapidement! » Bienvenue dans mon cirque « C’est une vieille toune que j’ai revampée. J’ai dû l’écrire quand j’avais environ 19 ans, donc il y a 10 ans. La première fois que je l’ai chantée, c’était dans le sous-sol d’une amie qui m’avait filmée avec son téléphone. J’étais tannée de travailler au salaire minimum et je rêvais de vivre de ma musique. La Roxane de cette époque était persuadée qu’elle n’allait jamais passer à la radio! » Aime-moi encore « C’est la suite logique de ma toune “Des p’tits bouts de toi” [sur son album Dysphorie], qui parlait de rencontre et de coup de foudre. Celle-là concerne le désir que la relation perdure au-delà de l’intensité initiale. Est-ce qu’après 10 ans, trois “kids” pis des pandémies, on va encore être ensemble? Et c’est un peu un cri du cœur que je lance au public : je lui demande de m’aimer encore. » À ma manière « C’est un hymne à la différence. Mon but, en l’écrivant, c’était de rejoindre les “kids” et de leur dire de faire les choses comme ils veulent. Mais je ne veux pas qu’ils perçoivent ça comme un appel à être différent à tout prix. Si toi, ta façon d’être bien, c’est d’être dans la norme, c’est super correct! Je l’ai créée pour les jeunes, mais je me rends compte qu’elle peut avoir une résonance chez n’importe qui. J’ai compris qu’il n’y a pas d’âge pour décider de changer afin d’être mieux avec soi-même. » 1 H « C’est la toune de rupture par excellence! Si Lara Fabian parle constamment d’amour, moi, je parle toujours d’anxiété! En ce moment, je suis en couple et tout va très bien, mais j’ai laissé parler la Roxane ultra-traumatisée par ses anciennes relations. » C’est n’importe quoi (Oulalala) « C’est une toune que j’ai faite en ligne avec mes cocos, mes fans, durant la pandémie. On s’ennuyait tous beaucoup chacun de notre bord et j’ai décidé de faire un jeu avec eux sur Facebook. On s’est lancé le défi d’écrire une chanson ensemble. J’ai dû recevoir 10 000 commentaires que j’ai mixés avec des arrangements super pop et “catchy”! » Interlude « J’ai donné carte blanche à Mathieu, parce que je trouvais important qu’il ait sa toune juste à lui. Il a donc créé une pause instrumentale qui fait une belle transition avec la chanson qui suit. » Le cri des loups « C’est ma pièce préférée de cet album, celle que je pourrais écouter à répétition même si c’est moi qui chante. Je l’aime parce que je suis allée complètement ailleurs. J’ai décidé de m’acheter un piano, instrument dont je n’avais jamais joué de ma vie, et le soir même je composais cette toune avec ma nouvelle acquisition. Elle parle de dépression, du fait qu’on a juste envie d’être seul quand on ne va pas bien. » Le petit soldat « Encore une fois, ce n’est pas très léger : ça parle de suicide. J’y évoque plein d’images qui disent qu’on peut toujours s’en sortir quand ça va mal, même si on peut parfois avoir l’impression que c’est impossible. C’est l’histoire d’un soldat de plomb qui devient un petit soldat de bois, qui est plus facile à briser. C’est pour cette raison que le rythme fait penser à une marche militaire. » Si jamais on me cherche « C’est mon côté qui était tanné d’être encabané au printemps qui s’est exprimé dans cette toune. Et je me suis rendu compte que même sans COVID, je ne me suis jamais donné le droit de partir. Pour toutes sortes de raisons, c’est pas toujours simple de tout plaquer et de s’en aller. J’avais envie qu’en l’écoutant, les gens se sentent libérés, qu’ils s’imaginent en “road trip” dans leur voiture, même si c’est juste entre le boulot et la maison. » Crazy Glue « C’est ma petite chanson quétaine que j’ai écrite pour ma blonde. Quand je l’ai rencontrée, elle était brisée en mille morceaux à cause des trucs qu’elle avait vécus dans son passé. C’est la première fois que je rencontrais quelqu’un d’encore plus poqué que moi! Je voulais lui dire que j’étais là pour elle. » Ma muse s’amuse « On peut voir cette pièce sous deux angles : celui où je parle à une autre personne, ou celui où je m’adresse à moi-même. J’ai l’impression que je suis une personne avec deux facettes très différentes : j’ai mon côté clown et mon côté plus timide et plus sombre. C’est comme si, dans cette chanson-là, ces deux pôles entraient en collision. » Et maintenant « Je l’ai écrite juste après la sortie de Dysphorie. Je ne savais pas du tout comment allait se dérouler la suite. Elle contient mes premiers doutes liés à l’univers de la musique. J’ai décidé de la faire finir dans le vide, sans instruments, comme si je chantais dans une grande salle sans spectateurs. Comme si je demandais aux gens s’ils seront là au prochain spectacle. »

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