Écrit par Pietro Mascagni, Cavalleria rusticana (en français : « Chevalerie campagnarde ») est l’un des exemples les plus célèbres d’opéra « vériste ». Ce genre lyrique inspiré par les romans d’Émile Zola représentait avec réalisme et vérité, la vie quotidienne de personnages issus des couches modestes de la société et a eu un succès fulgurant en Italie à la fin du XIXe siècle. À plus de 80 ans, le maestro italien Riccardo Muti propose une interprétation galvanisante de cette courte pièce (environ 70 min), généralement associée à un autre opéra vériste de la même période, Pagliacci (« Paillasse ») de Ruggero Leoncavallo. Cavalleria rusticana narre l’histoire d’une villageoise sicilienne (Santuzza) qui se venge de son ancien amant (Turiddu) en racontant à Alfio que Turiddu a une liaison avec sa femme. Fou de jalousie, Alfio tue Turiddu en duel. Dans cet enregistrement de février 2020, l’Orchestre symphonique de Chicago joue pour Muti avec une éloquence dévouée et saisit toute l’émotion et les nuances de l’opéra de Mascagni, qui se précipite vers une catastrophe inévitable, son célèbre Intermezzo offrant le seul moment de répit. Grâce au ténor radieux de Piero Pretti, notre sympathie va à Alfio, écrasé entre la Santuzza désespérément éprise de la mezzo Anita Rachvelishvili et le Turiddu glorieusement terre-à-terre de Luca Salsi.