« Quand j’ai rencontré busbee pour la première fois, je lui ai dit que je savais qu’il venait du monde de la pop, mais qu’il ne pourrait pas changer qui je suis à la base, c’est-à-dire une chanteuse country », raconte Carly Pearce au sujet de l’auteur et producteur qui a contribué à donner vie à Every Little Thing (2017) et à son nouvel album éponyme, avant de succomber soudainement à un cancer du cerveau en 2019. « Je crois qu’on a vraiment trouvé l’équilibre parfait sur ce nouveau projet. Il a réussi à repousser les limites de ce que je peux faire vocalement tout en restant dans la veine country. », dit-elle. Le résultat est propulsé par des rythmes énergiques et raffinés agrémentés de riffs et de solos à saveur bluegrass joués sur une guitare à résonateur. « Je sais qu’il était très fier de cet album et qu’il était vraiment content pour moi, car il était convaincu que ça allait être un projet charnière dans ma carrière. » Un autre événement majeur allait influencer la manière dont Pearce et ses fans percevraient les chansons de ce deuxième effort : le début des séances d’enregistrement correspondait à la naissance d’une idylle – très médiatisée dans les blogues country – avec l’auteur-compositeur à succès Michael Ray, qui est depuis devenu son mari. « Ça demeurera toujours le début de notre histoire d’amour, dit-elle. On est réellement tombés en amour pendant l’enregistrement de cet album. » Pearce nous accompagne dans un parcours à la découverte de chacune des pièces de ce deuxième album. Closer to You« J’ai profité de cette chanson pour m’ouvrir à propos de ce qui se passait dans ma vie, de ma nouvelle histoire d’amour. Je voulais éviter d’en parler de manière trop intense dès la première pièce. » Call Me« Ça, c’est le travail des gars de Little Big Town [Phillip Sweet et Jimi Westbrook] en compagnie de busbee puis d’Emily Shackelton, qui avait écrit “Every Little Thing” avec moi. Elle a une attitude frondeuse qui colle bien à ma “vibe”. J’ai compris que mes fans aiment mon côté triste et mon côté effronté. J’adorais le message de la chanson : oui, je suis mariée, et oui, c’est génial. Mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas envie de me sentir sexy et de le chanter. » I Hope You’re Happy Now« Celle-là, c’est vraiment mon histoire à moi. J’ai joué avec Luke [Combs] après la sortie de “Hurricane”, bien avant qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui, et je suis tombée en amour avec sa voix. On a grandi à la même époque, avec le country des années 90, on a le même âge et on adore chanter de vraies chansons. Je lui ai proposé qu’on écrive ensemble, on s’est installés et on a commencé à discuter; il savait exactement où j’en étais et ce que je vivais avec celui qui allait devenir mon mari. Luke a eu l’idée du “I hope you’re happy now” et il m’a dit : “Et si je jouais le rôle de ton ex et qu’on s’amusait avec le double sens de la phrase?” Il a commencé à jouer ce groove, et tout le premier couplet est sorti de ma bouche comme par magie. J’avais l’impression qu’il fallait que ça sorte. Je voulais que cette pièce soit mon prochain simple pour expliquer un peu plus aux gens qui je suis; je veux représenter la prochaine génération de chanteuses country. J’aurais aimé pouvoir la chanter avec Luke, mais il n’était pas disponible. Je suis fan de Lee Brice depuis plusieurs années, et quand je lui ai envoyé la pièce, il a flippé. Je dois avouer qu’au niveau vocal, il a poussé la pièce encore plus loin que ce que j’avais imaginé. » Dashboard Jesus« Imaginez un croisement entre “Jesus, Take the Wheel” et “Wide Open Spaces”. J’ai vraiment eu l’impression que c’était mon moment “Wide Open Spaces”, je m’identifie totalement à la fille de cette histoire qui donne tout ce qu’elle a. J’avais un contrat avec Sony en 2012 et cette chanson est une de celles qu’on m’avait proposées. Je ne l’ai jamais oubliée. Elle me rappelle une chose : tant de maisons de disques et de gens à Nashville m’ont dit que je chantais de la musique démodée, que mon temps dans le country était révolu. Ils me disaient : “Tu aurais été une grande vedette dans les années 90.” Pour moi, cette pièce est la preuve que je suis toujours la même femme qui chante la même musique et les mêmes histoires. Tout était une question de “timing”. Elle est vraiment spéciale pour moi, car elle a résisté à l’usure du temps. » Halfway Home « Celle-là n’a pas été facile à écrire. Je l’ai écrite avant d’être capable d’écrire “I Hope You’re Happy Now”. Ce sont des émotions que je ressentais à la fin d’une histoire d’amour alors que l’autre personne ne se doutait pas que la relation tirait à sa fin. C’est très vrai et cru. La plupart des gens ne veulent pas admettre qu’ils ont brisé le cœur de quelqu’un, mais pourtant on le fait. C’est parfois notre faute. J’ai de la difficulté à jouer cette pièce, mais il fallait que je m’exprime à ce sujet. » Heart’s Going Out of Its Mind« J’ai écrit cette chanson trois jours après ma première sortie avec Michael, et elle a pris vie, tout simplement. Je l’ai terminée en compagnie de Laura Veltz, c’est un génie du phrasé! Elle est derrière tellement de chansons qui tournent à la radio en ce moment. J’avais envie d’exprimer ce qui m’arrivait. J’adore ce phrasé très accrocheur, il a quelque chose de quasiment magique car vous n’avez pas vraiment besoin de savoir ce que je dis. Quand je l’ai présentée à busbee, il a évidemment adoré. J’ai été choriste pendant un certain temps et je chante beaucoup d’harmonies vocales. Il m’a fait travailler fort sur ces harmonies et on a eu beaucoup de plaisir à créer des pistes de voix. » Finish Your Sentences«  Michael et moi, on commençait à se fréquenter. J’ai eu ce moment de : “Pourquoi je n’y ai pas pensé avant?” Tout le monde dit “On finit les phrases de l’autre”, mais je n’ai jamais entendu un duo où les chanteurs finissent littéralement les phrases de l’autre. Quand [Michael et moi] on est entrés en studio, on s’est vraiment amusés avec le concept et on a enregistré plusieurs pistes de voix. Elle a un côté amusant et aguichant. » It Won’t Always Be Like This« Ce morceau est sans doute celui où je fais le plus preuve de vulnérabilité au sujet de ma propre histoire. Il a pris un tout autre sens une fois en studio. busbee s’est carrément mis à pleurer parce que les paroles le touchaient profondément; il vivait quelque chose avec son frère et tentait de se racheter. On ignorait totalement qu’il luttait contre un cancer du cerveau à ce moment-là. Je pensais que cette chanson ne pouvait pas être plus personnelle, mais elle a pris un nouveau sens, et je crois que tout le monde peut s’identifier au message. » Lightning in a Bottle« Hannah Ellis est une bonne amie et elle était avec moi sur la route quand elle m’a fait écouter ça. Elle m’a dit : “J’ai l’impression d’avoir écrit ça juste pour toi sans m’en rendre compte.” Le démo avait un côté très R&B, mais j’étais convaincue qu’on pourrait y inclure des passages de voix très country old school. C’était un vent de fraîcheur et je pense que ce sera vraiment cool sur scène d’utiliser le strict minimum, musicalement, pour proposer quelque chose de différent.  » Love Has No Heart« Ça me rappelle les grandes ballades de Martina McBride. Cette mélodie a vraiment été un de mes plus gros défis au niveau de la voix. Trevor Rosen de Old Dominion est un bon ami, et quand il m’a envoyé cette pièce, je savais qu’il fallait que je la chante. La guitare Dobro est devenue une partie intégrante de mon son et je tenais à l’amener en territoire country comme quand j’étais petite, dans ma chambre, et que j’essayais très fort de chanter comme Martina. » Woman Down« Aussitôt que j’ai entendu ça, j’ai pensé à ma mère et à tous les sacrifices qu’elle a faits. Elle a vécu l’enfer. Notre époque est intéressante pour les femmes, et j’avais envie d’un de ces hymnes pour nous. Nous sommes résilientes, peu importe ce que nous traversons, ce que nous affrontons et ce que nous devons gérer. Les femmes de ma vie sont super résilientes et je voulais leur dédier une chanson. » You Kissed Me First« C’est Hillary Lindsey qui a fait parvenir cette pièce à Daniel, mon éditeur. Quand je l’ai entendue, je me suis immédiatement recentrée sur le cœur même de cet album, c’est-à-dire mon chemin vers Michael. J’ai assurément vécu ce moment où on se dit : “Mon Dieu, est-ce que je rêve?” Je suis contente que Hillary l’ait écrite en pensant à moi, parce qu’elle joue un rôle important dans ma musique depuis le début. » Greener Grass« Les paroles m’ont renversée. C’est un beau clin d’œil à la phrase “l’herbe est toujours plus verte” et aux éléments lyriques du country. J’ai adoré “Wildest Dreams” de Taylor Swift et je crois que cette chanson, ce genre de monde de rêve, pourrait avoir le même impact pour moi. »