En 2020, Lary Kidd avait plus de 60 spectacles prévus à sa feuille de route avant que la pandémie vienne déjouer ses plans. « Avec Ajust, mon collaborateur depuis toujours, on a donc simplement décidé de faire de la musique pour passer le temps », explique à Apple Music l’artiste qui fait partie du paysage rap québécois depuis le début des années 2010 et qui, en plus de sa carrière solo, a évolué au sein du groupe Loud Lary Ajust. Résultat : Le poids des livres, un EP principalement basé sur de l’échantillonnage que le Montréalais qualifie de moins formaté que ce qu’il a fait par le passé. « C’est comme une lettre d’amour au rap de la fin des années 90, qui est à contre-courant de tout ce qui se fait aujourd’hui. Ça a été une période charnière dans l’histoire du rap et ça a été mon école », ajoute-t-il. C’est donc guidé par une liberté totale que Lary Kidd a créé ce EP qu’il décortique pièce par pièce pour nous. Keys On The Table « C’est très représentatif du style que je fais depuis toujours : du rap très “braggy” à travers lequel je raconte un pan de mon passé, tout en faisant des commentaires sur la société et en dénonçant les inégalités de classes. Celle-là contient aussi beaucoup de jeux de mots. » Feu roulant « On est dans la même “vibe” qu’avec les autres tounes. Je jette un regard sur mes 10 ans de carrière en tant que rappeur. C’est comme si je remerciais le rap de toujours avoir été là pour moi, même dans les moments plus sombres. » Métro Vendôme « C’est une chanson faite à partir d’un “sample” de guitare qui m’inspirait quelque chose d’un peu violent. C’est comme une petite boule de rage qui fait écho aux batailles de ruelles d’ado. » Ville des anges « Moi et Ajust, on l’appelle notre “bibitte”. Quand il m’a proposé le beat, j’ai tout de suite eu l’image d’un gars, une rock star, à L.A. dans les années 80. C’est une critique du star-système qui, selon moi, est un monde complètement artificiel. Dans le refrain, on entend un “sample” d’un philosophe qui dit à quel point les gens sont narcissiques dans la vie. » De mon âme « C’est la pièce la plus engagée du EP, du moins la plus dénonciatrice. Je lance plein de flèches au sujet de différents enjeux sociaux. À travers le “storytelling”, je parle aussi de différentes choses qui se sont passées dans ma vie quand j’étais plus jeune. »