Hidden Gems

Hidden Gems

Quand The Blue Stones a sorti son simple « Shakin’ off the Rust », qui s’est inscrit au palmarès rock canadien en 2019, ça faisait déjà quatre bonnes années que ce duo de Windsor, en Ontario, avait lancé Black Holes, son premier album autoproduit. Celui-ci a connu un deuxième souffle en 2018 lorsqu’il a été réédité par une importante maison de disques, ce qui a propulsé le groupe dans les palmarès des deux côtés de la frontière, en plus de lui permettre de présenter des tournées un peu partout sur la planète, sans parler d’une nomination aux prix Juno pour le chanteur-guitariste Tarek Jafar et le batteur Justin Tessier, dans la catégorie Découverte de l’année. Avec « Shakin’ off the Rust », le duo ne cherche pas simplement à rédiger son prochain chapitre, il veut réécrire toute son histoire. Hidden Gems, la tant attendue deuxième parution du groupe, ne lésine pas sur le blues croustillant à la Black Keys qui a fait des Blue Stones l’une des exportations les plus prometteuses du Canada. Mais l’album ne se tourne pas tant vers le passé du rock que vers l’avenir de la pop. Avec l’aide de Paul Meany (MUTEMATH) à la console, la paire s’ouvre avec une fluidité remarquable aux influences du hip-hop old school, du R&B moderne et de l’indie atmosphérique, redéfinissant au passage la palette sonore de ce que peut produire un « power duo ». « Quand tu travailles avec un producteur, tu espères qu’il améliore ton son sans trop le changer », explique Jafar à Apple Music. « C’est exactement ce que Paul a fait. Ce qui est cool avec cet album, c’est que peu importe si tu aimes la pop, le rock alternatif ou le hard rock, tu vas y trouver ton compte. » Jafar nous propose une carte au trésor pièce par pièce de ces Hidden Gems. Lights On « Je pense que c’est un bon rince-palais pour les gens qui nous voyaient comme un groupe rock après Black Holes et qui nous ont suivis pendant qu’on raffinait notre proposition musicale. Quand j’ai écrit ça, c’était plus une chanson rock alternatif, et on a eu l’idée d’ajouter ces effets d’écho et les pauses qui l’amènent à un autre niveau et en font subtilement quelque chose de plus dynamique. C’est un bon exemple du travail que Paul accomplit. Quant au texte, il parle de ne pas avoir honte de qui tu es, de tes démons et tout ça, et d’être à l’aise quand t’es à l’avant-scène, même si ça veut dire que les gens voient tes défauts. » Shakin’ off the Rust « Cette chanson a vu le jour au moment où je paniquais à l’idée d’écrire le deuxième album. Black Holes a relativement bien marché pour nous et, évidemment, tout le monde – ton équipe, ton étiquette et tes fans – s’attend à ce que tu sortes quelque chose d’aussi bon, et préférablement d’encore meilleur. Celle-là est la première d’un lot de démos où j’ai commencé à sentir qu’on y arriverait. La plupart de nos chansons suivent le même modèle : elles prennent de plus en plus d’ampleur. Ce qui est bien avec celle-là, c’est qu’on a un prérefrain plus doux avec des guitares acoustiques qui viennent presque te calmer avant le crescendo bruyant et plein de distorsion du refrain. » One by One « J’ai écrit d’une perspective un peu plus personnelle pour cet album. Paul m’a aidé à recentrer mes priorités sur des textes qui ont une signification. Avant, j’avoue que c’était secondaire pour moi. Je me concentrais surtout sur l’objectif d’avoir des compositions solides avec un bon beat. Mais Paul m’a expliqué que les paroles sont comme la dernière pièce d’un casse-tête et qu’elles font la différence entre une bonne chanson et une excellente chanson qui touche les gens et avec laquelle ils tombent en amour. C’est pour ça que j’ai puisé dans mon expérience personnelle pour celle-ci. Elle a été dure à enregistrer, honnêtement, parce qu’elle ressasse plein de vieilles émotions, mais je suis vraiment content du résultat. » Careless « “Careless” a commencé par être une pièce instrumentale. Elle traînait dans mon Google Drive depuis quelques années et, sans que je comprenne pourquoi, je me suis dit que ça vaudrait la peine de la faire écouter à Paul et Justin pour voir ce qu’ils en pensaient. Ils l’ont vraiment beaucoup aimée et Paul a dit que je devrais écrire un texte pour ce morceau. En fin de compte, c’est devenu cette chanson aux accents R&B que Justin et moi avions très peur de lancer, pour être parfaitement honnête, sauf que ça fait aussi partie de notre ADN musical – j’écoute beaucoup de R&B et de hip-hop. On n’était pas certains que nos fans allaient répondre de manière positive à un truc comme ça, parce que ça ne ressemble absolument pas au matériel de Black Holes. Je suis vraiment content qu’on l’ait fait parce que c’est véritablement une partie de notre identité. Je suis heureux qu’on ait commis ce petit acte de foi qui démontre notre polyvalence. » Grim « Si quelqu’un me demandait quel est notre son, je répondrais avec “Grim”. C’est la quintessence de notre nouvelle direction. Elle a ce beat aux effluves hip-hop avec un riff de guitare très simple, mais raffiné. Je me suis vraiment laissé aller, côté texte, et par moments, je suis carrément en train de rapper. Tout est une question de confiance en soi, d’attitude et de s’en foutre même si t’es parfois le méchant de l’histoire. » Let It Ride « On adore les vinyles et on aborde la création de nos albums comme s’ils allaient être pressés dessus. On voulait que cet album ait une face A et une face B, donc on a pensé à ce qui se passe lorsque l’auditeur ou l’auditrice se dirige vers la platine et retourne le disque pour écouter la face B, et “Let It Ride” était la parfaite ouverture du deuxième acte. C’est une chanson rock pure et dure : on l’a écrite après être allés à l’enterrement de vie de garçon d’un ami à Vegas et j’avais vraiment envie d’un morceau rock amusant et sans prétention. » L.A. Afterlife « On entend clairement l’influence de Paul ici. Il est un grand fan de hip-hop des années 90 et des beats boom bap. Ce qui est bien au sujet de ce morceau, c’est que la ligne de basse vient d’un enregistrement que j’avais fait durant une balance de son avant un spectacle à Bruxelles. L’acoustique de la salle était incroyable et j’ai capté ça avec mon téléphone pendant qu’on déconnait sur un riff qui a fini par devenir le démo de “L.A. Afterlife”. La basse que j’avais enregistrée avec mon téléphone était tellement parfaite qu’on l’a utilisée telle quelle. Le texte est un genre de rêve fiévreux. Je me souviens d’avoir écouté “03’ Bonnie & Clyde” sur l’album The Blueprint 2 de JAY-Z où il dresse un portrait inusité de la relation de couple de Bonnie et Clyde. Ça m’a donné le goût d’écrire ma propre histoire sur Bonnie et Clyde. » Spirit « Ça, c’est la quintessence du rock moderne et j’adore toutes les tonalités issues du studio qu’on entend là-dessus. Le texte parle de moments où j’avais l’impression d’être en mode pilote automatique sans vraiment réfléchir à ce que je faisais et sans me demander si je violais mon propre code moral. Des fois j’ai le sentiment d’être quelqu’un d’autre – je me regarde dans le miroir et je ne sais même pas qui je vois. Cette chanson a un côté agressif et je trouve que les paroles cadrent bien avec ça. Ça raconte l’envie de s’isoler. Je pense que les gens entendent le mot “isolement” et ils en ont la chair de poule, surtout après l’année qu’on vient de passer. Je suis quelqu’un d’assez sociable, mais parfois j’ai besoin de m’isoler. Tout le deuxième couplet parle de fermer les stores, d’éteindre ton téléphone, de tout éteindre, et d’être parfaitement seul pour que ton esprit puisse émerger. Ç’a été important de pouvoir faire ça au cours de la dernière année. » Make This Easy « Celle-là me fait beaucoup penser à “Magic”, qui figure sur notre premier album. C’est une ballade rock relax avec une belle “vibe”. De toutes les chansons sur Hidden Gems, “Make This Easy” est celle pour faire de la route. Elle est dans la même veine que “Careless” ou “One by One”, mais plus proche de ce qu’un groupe alternatif ferait. » Oceans « Je crois qu’on représente une version très intéressante de ce qu’est un groupe rock aujourd’hui. Il nous arrive de nous approcher très près de la pop et je pense que “Ocean” a ça dans son ADN, en plus d’avoir une “outro”, ce qui est toujours plaisant. Comme je disais, on aime les vinyles et on aime utiliser certaines caractéristiques propres à ce format – interludes, préludes et “outros”. On veut vraiment que l’expérience d’écouter un album soit évidente, et “Oceans” est une belle façon de conclure celui-ci. »

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