Que se passe-t-il quand la reine de la pop bonbon vit une peine d’amour? Exactement ce que vous pensez : elle se prend en main et crée son album le plus romantique, sincère et joyeux à ce jour. Écrit en compagnie de nombreux producteurs à L.A. (Captain Cuts), New York (Jack Antonoff) et en Suède, ainsi que lors d’un voyage introspectif et très formateur sur la côte italienne, Dedicated, la quatrième offrande de Jepsen, est l’apothéose du poptimisme. L’opus exubérant et extravagant, rythmé et euphorique avec une couche de kitsch en prime, ne sombre jamais dans la tristesse – ce n’est pas le genre de la chanteuse. Mais Mademoiselle « Call Me Maybe » explore quand même plus profondément ses émotions, comme en témoignent des chansons comme « No Drug Like Me » et « Right Words Wrong Time » où, plutôt que de fuir la douleur, elle court droit vers elle. Comme l’explique l’artiste sur la ballade à synthés « Too Much », elle est prête à tout pour ressentir le vertige amoureux, même si ça signifie d’avoir le cœur brisé encore et encore. L’irrésistible simple « Party for One » est une célébration du célibat qui donne envie de chanter à tue-tête, mais qui ne passe pas pour autant sous silence à quel point il peut être difficile : « Tried to let it go and say I’m over you/I’m not over you/But I’m trying » (« J’ai essayé de laisser aller et de dire que je t’ai oublié/Je ne t’ai pas oublié/Mais j’essaie »).