Live Slow Die Wise

Live Slow Die Wise

Quand on écoute la musique de Geoffroy, on a généralement l’impression de faire des allers-retours entre la discothèque et le divan de notre psy. L’auteur-compositeur-interprète montréalais a toujours su mélanger rythmes groovy et textes introspectifs, mais la pandémie l’a forcé à quitter la scène et à s’enfermer chez lui. Il en a alors profité pour apporter quelques changements à son processus créatif. Sur Live Slow Die Wise, l’artiste s’éloigne de la piste de danse et propose plutôt des airs art folk composés au piano et à la guitare acoustique. Il nous livre candidement ses réflexions à la fois sur son état d’esprit et sur celui du monde en général. « Ouais, j’ai eu pas mal le temps de réfléchir », explique-t-il en riant à Apple Music. « C’est dans ma nature. Je pense que je pouvais me le permettre. Quand on a juste un instrument et des mots comme outils pour écrire une chanson, on doit avoir une histoire à raconter parce qu’on peut s’appuyer sur rien d’autre. Le processus était vraiment différent, et le résultat est pas mal plus organique. » Geoffroy nous raconte ici ce qui a inspiré chacune des berceuses de confinement de Live Slow Die Wise. As My Old Man Always Said « Il y a un vers dans la chanson qui me fait penser à mon père. Il dit tout le temps qu’il vaut mieux arriver en retard qu’en corbillard, et j’ai transformé ça en “better late than dead” [traduction libre : “vaut mieux être en retard que mort”]. La pièce elle-même a rien à voir avec mon père. Au départ, le titre était “Fooled Me Once”, qui se rapproche plus de l’histoire d’amour – ou du manque d’histoire – que je raconte ici. Mais bon, ça ressemble à une vieille chanson western, et “As My Old Man Always Said” sonne comme le titre d’un vieux film de cowboys. » Strangers on a Train « Ici, je parle de mes habitudes et de mes tics; c’est la chanson la plus honnête de l’album. À certaines périodes de notre vie, on se pose des questions sur nous-même et j’ai voulu coucher ces questions-là sur papier. Ça donne une pièce très transparente. J’ai 34 ans et j’ai toujours pas une vie “normale”. Je n’ai pas d’enfants, j’ai des fréquentations plutôt que des relations stables et je sais pas quand tout ça va finir. Je suis rendu à l’âge où je me demande si je veux continuer à mener ce genre de vie. » Youngblood « C’est même pas d’une relation que je parle ici. La chanson a été inspirée par une histoire d’un soir. C’est une pièce intime et sexuelle qui évoque le désir. Toutes les personnes participantes sont majeures, il n’y a rien de louche! J’aime juste le mot “Youngblood” et je me suis amusé à écrire quelque chose à partir de ça. Des fois, l’inspiration arrive à de drôles de moments. » Santa Catalina « C’est mon amie Amylie qui fait les chœurs de cette pièce. J’ai enregistré les démos acoustiques pour l’album avec son chum David, qui est le technicien de son de mes spectacles. La démo de cette chanson sonnait tellement bien! Amylie et David vivent sur le bord d’un lac et un matin très tôt, on est allés en bateau au milieu du lac. On a branché un micro sur la batterie du bateau et on a enregistré la chanson. Comme il n’y a pas de paroles, je voulais des bruits d’ambiance. C’était parfait et on a gardé cette version-là, on n’a pas voulu la retravailler en studio. Amylie a ajouté quelques mots par-dessus et me les a envoyés. Je ne pensais pas mettre de textes, mais j’ai adoré ça. Et on entend leur enfant qui s’amuse et qui veut toucher à tous les boutons. Ça sonne vrai. » Sweetpie « “Sweetpie” et “As My Old Man Always Said” parlent de la même rupture, mais cette pièce est un peu plus joyeuse. L’idée derrière ces chansons me trottait dans la tête depuis des années, mais elles s’inséraient mal dans mes autres albums parce qu’elles étaient trop acoustiques. “Sweetpie” était prête depuis longtemps et j’ai pu l’utiliser. Des fois, il faut tellement de temps pour finir une chanson, on doit y consacrer tellement d’énergie que c’est difficile de la mettre de côté. J’aime mieux créer une pièce, la sortir et passer à autre chose que de rester assis dessus pendant des années. » Cold World « J’écris tout le temps sur moi et ça commençait à m’énerver. J’ai décidé d’essayer quelque chose de différent. C’était un vrai défi pour moi de sortir de mes histoires et de mes relations, mais ça s’est super bien passé parce que j’avais quelque chose à dire, un message clair que je voulais qu’on entende. Je souhaitais exposer mon point de vue sur le monde. Ça paraît vraiment dans le clip où on voit des images sur plein de choses absurdes comme le Vendredi fou, l’achat de diamants, des quartiers où les maisons sont toutes pareilles, juste des niaiseries qui, à mon avis, font aucun sens. » Life as It Comes « Je venais juste de voir le film Bohemian Rhapsody, sur le groupe Queen, quand j’ai trouvé ces deux accords de piano. Le film était pas si bon que ça, mais il y a un moment où on voit Freddie Mercury sur scène. Il joue du piano devant des millions de gens et ça m’a touché. C’est une chanson très personnelle dans laquelle j’explique comment je me sens aujourd’hui avec tout ce qu’on m’a donné sur les plans personnel et professionnel. C’est une des premières idées que j’ai travaillées après le début du confinement, et je me sentais reconnaissant malgré tout ce qui se passait. J’ai voulu tenter de l’expliquer. C’est pas mal un témoignage de ma reconnaissance. »

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