Poupée Russe

Poupée Russe

Active sur la scène rap québécoise depuis la fin des années 2000, Sarahmée s’est fait connaître d’un plus large public avec son deuxième album, Irréversible (2019), où sa signature mêlant rap et afrobeat brille de mille feux. Avec Poupée Russe, l’autrice-compositrice-interprète d’origine sénégalaise affine son art. Si elle aborde des thèmes qui lui sont familiers comme le sexisme, le racisme, la toxicomanie et l’amour, elle le fait ici en parlant d’elle et d’épreuves qu’elle a traversées. « Je trouvais que l’image de cette poupée qui en cache une autre, puis une autre, et ainsi de suite, collait bien avec le principe de cet album », explique-t-elle à Apple Music. « À chaque chanson, j’en révèle un peu plus sur moi, ma vie et mes aspirations. Je voulais me rapprocher des gens et me dévoiler davantage. Je souhaitais aller plus en profondeur dans les thèmes, mais sans prendre de détours, en exprimant les choses de façon plus directe et tranchante », soutient celle qui a modifié son processus d’écriture, renouant entre autres avec le papier et les crayons, pour mieux aller au bout de ses idées, quitte à les raturer. Côté musique, elle a travaillé avec Clément Langlois-Légaré et Adel Kazi de Clay and Friends. « D’habitude, je compose toute seule chez moi. Cette collaboration m’a permis d’explorer de nouvelles sonorités. Sortir de ma zone de confort m’a beaucoup motivée », confie l’artiste de 35 ans qui nous invite à parcourir cette œuvre, pièce par pièce, en nous en dévoilant quelques dessous. Bienvenue dans ma vie « Le titre de cette chanson est assez évocateur : je dresse la table pour ce qui s’en vient tout au long de cet album. C’est du rap à l’état pur, sans fioritures, qui va droit au but quant au message, à son attitude et à son intention. Je pense que le ton sur lequel je rappe dans cette pièce est sans équivoque : je m’affirme et je compte bien prendre la place qui me revient. » Elle est partie (feat. Nissa Seych) « Celle-ci a été créée dans un chalet où Adel, Clément et moi on était partis trois ou quatre jours pour finaliser l’album, en novembre 2020. Je voulais un beat afro super entraînant, mais différent de ce que j’avais déjà fait par le passé. On a donc appelé Lucas Liberatore, un compositeur montréalais qui travaille beaucoup avec des artistes anglos. Aussitôt qu’il est venu nous rejoindre, il nous a sorti cette rythmique, avec un petit côté espagnol. Ça m’a inspiré une chanson assez féministe et revendicatrice. » Quand la route est longue (feat. FouKi) « Encore une fois, c’est une musique faite en collaboration avec Adel et Clément. J’avais en tête quelque chose qui sonnerait comme Burna Boy, un chanteur et compositeur nigérian très populaire. J’adore ce qu’il apporte à l’afrobeat; c’est très organique, avec des guitares et des cuivres. Je me suis aussi dit que FouKi aurait de l’aisance sur une pièce comme celle-là. Et effectivement, il est comme un poisson dans l’eau! Je lui ai envoyé la proposition un matin et, le midi, il me faisait déjà parvenir son couplet! Il était vraiment content de faire une chanson sur un beat afro. » Vilipendés (feat. Chilla) « Celle-là, je l’avais commencée en 2018. Elle devait initialement figurer sur Irréversible. À l’époque, même si je l’aimais beaucoup, je ne trouvais pas qu’elle avait sa place sur cet album-là. Quand j’ai fait Poupée Russe, j’ai décidé de la ressortir et je me suis rendu compte qu’elle n’avait pas du tout vieilli. On a fini la production et j’ai invité Chilla, une rappeuse et musicienne qui roule sa bosse en France, à y participer. Elle a embarqué dans le projet et ça a été incroyable. Y a rien qui me fait plus plaisir qu’un artiste qui met du temps dans ce genre de collaboration. » Poupée russe « Le soir où on l’a faite, on était au chalet et j’étais dans un mood “faut que je me défoule”. J’ai dit aux gars de me sortir le plus gros “banger”. Ils m’ont donc balancé ce gros beat qui finit sur un gros freestyle de drum et de synthé. C’est la chanson parfaite pour se péter les bretelles, à la manière d’un gros ego trip. J’ai eu beaucoup de plaisir à la faire et j’ai très hâte de la faire en show. » De près « Ici, j’ai vraiment laissé aller ma plume pour parler de plusieurs choses : le racisme, le regard des autres, ma propre ambition dans le métier, ma vision, les gens qui m’entourent, la façon dont je vois la vie. J’ai aussi voulu faire une chanson comme dans le temps, où y a juste du piano et pas beaucoup de fioritures, pour mettre en valeur le texte. » Partir plus tôt « Je crois que c’est la pièce la plus introspective de l’album, et la plus autobiographique. Pendant la création de Poupée Russe, je me suis engagée dans un processus visant la sobriété. Entendre des gens parler de leur démarche, ça m’inspirait, je trouvais qu’ils faisaient preuve d’une incroyable bravoure. J’ai donc essayé d’aller là moi aussi, d’arrêter d’avoir peur de ce que les gens allaient penser de moi. J’avais envie de me faire du bien, en étant vraie et honnête. » Jaloux « Pour celle-là, je voulais une “vibe” sympathique, tout en légèreté, appuyée d’un super bon groove. Pour y arriver, j’ai entre autres collaboré avec Nissa Seych, qui m’a aidée à donner la bonne direction mélodique à cette pièce et à améliorer son ambiance. » Genou à terre « C’est une chanson d’amour qui décrit ma façon d’être quand je suis en relation. Je suis quelqu’un qui donne beaucoup et qui est très passionné. Je raconte donc l’histoire d’un amour qui va loin, dans le meilleur et le plus beau sens du terme, et qui finit par possiblement se transformer en un engagement pour la vie. » Superflex « Ah que j’aime cette toune-là! Elle aussi date de 2018. On a décidé de la ressortir et de la modifier. Je voulais un beat où la basse était très présente, dans un esprit presque rock. Quand je l’écoute, j’imagine plein de drôles de choses : un mosh pit, des athlètes qui entrent dans un stade sous la clameur du public, être en vedette lors d’une fashion week. Bref, c’est une chanson qui en a dedans! » Sourde « Celle-là aussi a été faite avec Adel et Clément. Je voulais quelque chose de plus tranquille, un peu laid-back même, mais avec un bon groove. On a même rajouté de vraies trompettes! Je ne fais pas ce genre de beat habituellement, mais pour cette chanson, je trouvais que ça marchait bien et que ça avait sa place sur l’album. » Tout quitter (feat. Maky Lavender) « Quand j’ai composé celle-là, je vivais une rupture et je m’étais engagée dans la voie de la sobriété… Bref, il se passait beaucoup de choses dans ma vie. Cette pièce parle de ces moments où il faut franchir le pas, quitter la vie qu’on mène, même si on sait que tout va s’écrouler autour de nous. Pour la musique, et plus particulièrement pour le riff de guitare, on a été inspirés par l’artiste jamaïcaine Koffee, que j’écoutais beaucoup à l’époque. » Le cœur a ses raisons « Cette chanson résume un peu ma vie et fait le point sur l’endroit où je suis rendue aujourd’hui. Mon parcours dans le monde de la musique n’a pas été un long fleuve tranquille. Malgré tous les gens qui, en chemin, n’ont pas cru en moi ou ont tenté de me dissuader, je ne me suis jamais découragée. C’est un hymne à la passion et à l’importance de croire en ses rêves. »

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