Silicone Villeray

Silicone Villeray

Avec Silicone Villeray, son quatrième album, Arthur Gaumont-Marchand, alias Robert Robert, vit une importante métamorphose artistique. Celui qui porte les chapeaux de DJ et de producteur depuis le début des années 2010 passe du côté de la chanson et adopte la pop et le rock comme véhicule pour ses récits et réflexions. « Je faisais de l’électronique depuis mon adolescence, mais à un moment donné, j’ai senti que j’avais besoin de raconter des histoires et que ce style ne s’y prêtait pas très bien », explique-t-il à Apple Music. Le projet a ainsi pris vie en 2019 alors qu’il habitait dans un appartement du quartier Villeray, à Montréal. « J’étais dans une période de ma vie où j’avais l’impression de tourner en rond. Je me posais beaucoup de questions sur ma place dans l’existence », soutient le jeune artiste qui nous présente, pièce par pièce, cette œuvre qui l’a fait naître comme musicien et chanteur. L’été je m’ennuie « J’ai composé cette toune-là durant un après-midi d’été. J’étais allé chez CRi, un producteur montréalais, après avoir passé du temps avec d’autres amis dans un parc. Ça me rappelait l’époque où j’étais ado et où je faisais exactement pareil, c’est-à-dire pas grand-chose. Ça m’a inspiré les paroles de cette symphonie de poussière et de coups de soleil : une espèce de synthèse entre ce que je vivais avant et maintenant, guidé par le sentiment de traverser une adolescence éternelle. » MP3 pour les fleurs de printemps « À force de chercher ma voie, j’ai réalisé que je m’étais éloigné de certaines choses importantes, comme ma famille, et que ça faisait longtemps que je n’avais pas jasé avec mes petites sœurs, Violette et Marguerite. J’ai senti le besoin de m’ouvrir à elles, de leur parler de moi avec une plus grande vulnérabilité. Et c’est ce que je fais à travers cette pièce ». Les gens « J’avais envie de composer quelque chose qui ressemble à la musique un peu house et à l’ambiance estivale que j’adore faire jouer quand je suis avec des amis. Le genre de trucs qui ne s’écoute pas vraiment seul. C’est donc une ode à ces moments où on se retrouve en gang, avec les gens qu’on aime, ceux à qui on fait confiance. » Indigo « Une des choses que je voulais le moins, c’était d’écrire un truc sur le confinement, mais cette pièce en est un peu une. En la composant, je me suis aperçu que la beauté de faire des chansons, c’est que tu peux parler de quelque chose sans que ce soit explicite. Au début du confinement, j’ai rencontré l’amour de ma vie. Avec Indigo, on imagine notre vie ensemble, mais dans un contexte de liberté totale. » Quand je veux je dors « Quand j’habitais dans Villeray, je travaillais comme plongeur, et c’est la job la plus difficile que j’ai eue dans ma vie. Je me suis mis à avoir l’espèce de fantasme de tout laisser tomber. De ne pas me pointer au boulot et de ne plus parler à mon patron. La toune exprime le sentiment de ne pas avoir le goût de faire quelque chose, comme aller à l’école quand on était plus jeunes. » Manger des coups « J’ai écrit cette pièce pour parler d’un sentiment que j’avais et que plusieurs personnes éprouvent aussi, je crois : la peur de prendre des risques. Et pourtant, lorsqu’on en prend, ça devient les moments où on se sent le plus vivant. Cette chanson sert en quelque sorte à me convaincre de tenter plus souvent ma chance. À sauter dans le vide, quitte à se relever et à continuer. L’influence dubstep est ici un clin d’œil au moment où j’ai choisi de me consacrer à la musique. » Digital « C’est une chanson qui parle des relations indéfinies qui arrivent des fois entre deux amours plus officiels. Le genre de flammes un peu floues. J’aborde le fait qu’on est des enfants d’Internet et que ça laisse place à beaucoup de “clash” d’ego, à des liens intangibles ou idéalisés. Au départ, c’était une ballade, mais c’est devenu plus énergique au fil de la création. » Folie passagère « Celle-là est vraiment simple à expliquer : je pensais à un ami qui, dès qu’il est un peu sur le party, devient comme fou. Il fait des trucs qui n’ont aucun bon sens, sans faire de mal à personne. Quand je suis avec lui et qu’il bascule dans ce genre d’état, j’aime le suivre pour vivre ça avec lui. » Plus simple « Je suis une personne qui rêve vraiment beaucoup. Et parfois, ça se traduit de manière très abstraite par des mouvements, des couleurs et des textures. Cette pièce, avec son atmosphère apaisante, raconte un rêve où j’étais sur un toit de gravier pendant que le jour se levait. Je me sentais super bien, super heureux. » De quel bois tu te chauffes « J’ai écrit cette pièce pour un ami avec qui j’ai grandi, mais qui s’est éloigné et a disparu sans nous donner de nouvelles. Je savais qu’il était en vie, mais je ne savais pas où il était, ni qu’est-ce qu’il faisait. Cette chanson exprime ce que je me demandais sur lui. La bonne nouvelle : cette personne-là est revenue et va très bien aujourd’hui. » La nuit se plaindre (feat. Hubert Lenoir) « Au départ, cette pièce, qui relate une histoire passionnelle que j’ai vécue, était vraiment triste. Cette relation n’avait pas connu de conclusion claire et j’avais la même impression avec cette chanson. Je n’arrivais pas à la boucler comme il faut. Hubert Lenoir m’a donné un coup de main : avec lui, on a notamment changé la structure et ajouté des instruments. C’est fou, ce gars-là a trop de talent! Il m’a en quelque sorte aidé à faire la paix avec l’histoire que je racontais. »

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