Toute beauté n'est pas perdue

Toute beauté n'est pas perdue

Sur Toute beauté n’est pas perdue, son huitième album depuis 1999, Vincent Vallières excelle dans l’art de raconter des histoires mettant en scène des personnages qui, chacun à leur manière, vivent des moments de doute. Durant une quarantaine, l’heure est à l’incertitude, mais bien que certains constats fassent mal, tout n’est pas sombre pour autant. Au fil des chansons, l’auteur-compositeur-interprète chemine vers l’apaisement. Le processus de création a lui aussi été soumis à d’importantes remises en question. « Au départ, mon but était d’utiliser plusieurs “machines”, comme des batteries synthétiques et des claviers », relate-t-il à Apple Music. « Sauf que je n’étais vraiment pas convaincu du résultat des premières versions. J’ai alors demandé à Martin Léon, un ami et un véritable mentor, de “challenger” mes textes et mes arrangements. Une démarche de plusieurs mois s’est enclenchée. Nous avons dépouillé les pièces pour en garder les lignes mélodiques les plus solides. Au final, ça a mené à un projet d’une forte intériorité. » L’artiste nous guide à travers cette œuvre aux éclats pop rock et, pièce par pièce, nous fait passer de l’ombre à la lumière. Heille Vallières « C’est une collaboration avec Martin Léon pour l’écriture, et Andre Papanicolaou, pour la musique. Au départ, j’avais commencé à composer cette chanson pour un ami, mais Martin m’a fait réaliser qu’au fond, c’est de moi que je parlais. Je m’interroge entre autres sur ma capacité à m’émerveiller encore, à vivre dans l’instant présent et à me surprendre moi-même. » Homme de rien « C’est une des premières pièces à être passées à travers le processus de transformation dont je parlais précédemment. Elle m’a donc aidé à déterminer la tonalité de cet album. Alors que les couplets traitent des moments plus sombres où on se questionne sur notre place dans la vie et où on se sent bien ordinaire, les refrains s’éloignent de ce marasme pour insuffler à la chanson un peu de lucidité et de lumière. » Elle n’entend plus battre son cœur « Cette chanson est très cinématographique dans la façon dont elle parle d’un personnage, et c’est aussi la première fois que je mets en avant une narration au “elle”. Je raconte l’histoire d’une femme d’à peu près mon âge, début quarantaine, une mère de famille qui court après son temps et qui en a beaucoup sur les épaules. Elle fait le point, en repensant aux grandes ambitions et aux rêves qu’elle a déjà eus. Malgré les moments de doute qu’on peut parfois vivre au cours de notre existence, je crois qu’il y a toujours de l’espoir. » La somme « Je ne vous cacherai pas que celle-là est très autobiographique; elle revient sur ma vie, de mon enfance jusqu’au début de l’âge adulte. J’évoque des souvenirs qui m’ont forgé et qui illustrent certaines préoccupations que j’avais tant sur le plan personnel que social : la chute du mur de Berlin à la fin des années 80, le référendum de 95, mon premier emploi, mon premier deuil. Et je parle aussi de mon fils, qui s’apprête à passer à travers tout ça. » Le paysage de ton silence « C’est une histoire racontée du point de vue d’un gars qui est tombé amoureux d’une fille, mais qui se rend compte que ce n’est pas réciproque, qui se retrouve en quelque sorte pris au piège. Il essaie d’être bon joueur, malgré la frustration qu’il tente de contenir vis-à-vis cette relation qui n’en était qu’une de passage. Le personnage de la fille est incarné par Amélie Mandeville, qui chante et joue de la basse sur plusieurs chansons de l’album. » Ensemble parmi les autres « C’est la première pièce qui est parue, il y a déjà un bon moment. Elle évoque la solitude et la peur de l’éloignement après une rupture. Encore une fois, je joue sur la dichotomie entre les couplets, plus sombres, et les refrains, où le personnage dit espérer qu’un jour, la personne dont il a été amoureux et lui pourront passer à autre chose et se retrouver. » On dansera sous la pluie « C’est un duo avec Ingrid St-Pierre, que je connais depuis longtemps. Elle est une très bonne amie et un peu comme une sœur sur le plan musical. J’aime sa sensibilité et sa signature vocale. C’est une pièce très personnelle que j’ai écrite en hommage à ma plus jeune fille, qui est un véritable rayon de soleil dans ma vie. Partager cette intimité-là avec Ingrid s’est fait de manière tout à fait naturelle. » Je suis comme toi « Tout a commencé avec un riff de guitare super commun, mais très efficace en même temps, qui peut faire penser à des groupes comme The Traveling Wilburys, The Byrds ou The Beatles. Malgré tous les éléments de la vie qui nous éloignent, tant sur le plan collectif que sur celui du couple, j’ai voulu m’attarder à ce qui nous unit. J’avais envie d’exprimer à quel point c’est réconfortant d’être ensemble. Le début de l’album baigne dans le doute, alors que plus on va vers la fin, plus c’est lumineux, et cette chanson contribue à cet allégement du ton. » Entre les étoiles et toi « Elle a été coécrite avec Martin Léon et Michel-Olivier Gasse, un de mes meilleurs amis avec qui je fais de la musique depuis le secondaire. La première version de cette pièce était très noire : ça racontait encore l’histoire d’un gars qui avait le sentiment de s’être fait niaiser par une fille, mais je trouvais que c’était plus ou moins intéressant dans ce cas-ci. On l’a retravaillée pour plutôt en faire un tableau sur lequel on lance des images liées à un amour nouveau, encore parfait et idéalisé. » Le jardin se meurt « Quand je suis arrivé dans mon quartier à Magog, il y a environ 12 ans, il y avait plein de familles qui s’installaient aussi; leurs enfants sont devenus amis avec les nôtres. On a “trippé” tous ensemble durant notre trentaine. Cette chanson parle de cette étape de l’âge adulte où on se fait la promesse d’une belle vie. Mais cette promesse n’est pas toujours tenue. Plusieurs vivent un combat intérieur à la suite d’une rupture. » Tout n’est pas pour toujours « Il y a eu différentes déclinaisons de cette pièce. Au départ, c’était guitare et drum. Ça s’est rapproché d’une chanson pop, puis on l’a essayée avec de la guitare électrique. Plus on avançait, plus on enlevait des couches, pour finalement ne garder que le piano et la voix. On a eu l’idée d’en faire un duo, et Andre a pensé à Marjo. On s’est mis à écouter ses grands succès et j’ai réalisé que ce serait en effet un match parfait. Le surlendemain, elle acceptait d’embarquer et ça a été incroyable de travailler avec elle. Elle apporte vraiment quelque chose de fort à cette pièce, qui traite de la fin d’un cycle. C’est une chanson d’amour, mais aussi de deuil. »

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