teenage angst EP

teenage angst EP

La chanteuse pop alternative torontoise Lauren Isenberg – alias renforshort – n’est pas du genre à mettre des gants blancs. Après être passée de sensation sur YouTube à membre de l’écurie Geffen Records avant son 18e anniversaire, elle a décidé d’aborder son premier album comme un exercice basé sur le principe d’écrire sur ce qu’on connaît. teenage angst propose exactement ce qu’il annonce : sept missives d’une franchise désarmante et décomplexée digne de la table des marginaux à la cafétéria d’une école secondaire. « Tous les ados sont angoissés, ça fait partie de la vie », affirme-t-elle à Apple Music. « Cet EP est le journal intime de mes angoisses et frustrations quotidiennes. » Et si le bouquet des sujets qu’elle aborde – l’anxiété, l’image corporelle et le chaos des relations interpersonnelles à l’ère d’Internet – est en phase avec ses contemporaines comme Billie Eilish ou Lorde, renforshort se réfère fréquemment à la collection de disques de ses parents pour y trouver une direction, ce qui se traduit par le fait que ses pièces aux saveurs trap reçoivent des infusions de « power chords » à la Nirvana ou Weezer, sans parler de l’occasionnelle citation empruntée à Lou Reed. « J’ai l’impression que bien des gens de mon âge se contentent de connaître juste “Smells Like Teen Spirit” », dit-elle. « J’ai grandi au son de Nirvana et je les ai toujours trouvés si angoissés et cool. Ils ont ce côté “je m’en fous” très thérapeutique. » renforshort nous donne l’heure juste sur chacune des chansons de son EP audacieux qui mélange pop moderne et attitude rock alternatif. idc « Sur cette pièce, je joue un personnage. J’ai écrit ça en pensant aux “relations” entre adolescents, et j’utilise les guillemets parce qu’en général, ce ne sont pas des relations, ce sont plutôt des échanges de biens et services. Personne n’est surpris de se faire maltraiter dans une relation en secondaire 4. C’est donc une pièce qui parle d’être à la hauteur, parce que beaucoup d’ados ont peur de ne pas l’être. Ils n’ont jamais été dans une relation et ils n’ont aucune idée de ce qu’ils font. Il faut se connaître et connaître sa valeur. Dans un sens, cette chanson est comme une épiphanie. » new way « Je dis toujours que j’ai plus de facilité à écrire des chansons tristes. Je regarde beaucoup de films sur le passage à l’âge adulte et j’aime écouter de la musique triste parce que je crois qu’on peut être beaucoup plus en contact avec ses émotions. C’est beaucoup plus facile de ressentir de la tristesse que de la joie. Personne n’aime se sentir comme de la m***e. Mais quand on se sent bien, on se demande si c’est vrai, parce que ça ne semble pas tout à fait normal et c’est quasiment ennuyeux. En plus, personne ne sait comment se comporter dans une relation où tout va à merveille. Alors quand j’ai écrit les paroles de cette pièce, je voulais créer un contraste bizarre avec la musique. » i drive me mad « J’ai reçu un coup de fil super inquiétant pendant que j’étais en studio, j’ai perdu les pédales et j’ai fait une très grosse crise d’anxiété. On avait fait venir ce producteur et auteur de New York, c’était ma dernière journée en studio et je savais que je ne pouvais pas ne pas écrire une chanson. On s’est dit : “Pourquoi ne pas écrire au sujet de la crise d’anxiété que tu viens tout juste d’avoir?” Toute la pièce est comme une crise d’anxiété : elle accélère durant le prérefrain et notre rythme cardiaque suit la cadence, puis dans le refrain, tout s’effondre. Je chante : “What am I feeling right now? I feel like I’m hyperventilating.” (Librement : « Qu’est-ce que je ressens en ce moment? J’ai l’impression de fare de l’hyperventilation ») Ç’a été facile à écrire parce que ça venait vraiment juste de m’arriver – j’étais encore sous le choc. C’est à ce moment que j’ai commencé à me sentir plus à l’aise d’écrire sur mes problèmes de santé mentale. » bummer « Là-dessus, je parle d’image corporelle et de comment personne n’est jamais satisfait de son apparence. Celle-là aussi a été facile à écrire, parce que c’est une préoccupation importante dans ma vie. Elle a aussi ce contraste entre une musique pop joyeuse et des paroles vraiment tristes. “There are times I wish I was somebody else pretending I’m okay/But s**t, I’m hating myself” (librement : « Des fois, je voudrais être quelqu’un d’autre et prétendre que je suis bien/Mais m***e, je me déteste ») – c’est tellement glauque! Son côté plus pop la rend moins dérangeante et il est plus facile de s’y reconnaître. » museum « Je suis une habituée de l’AGO [le Musée des beaux-arts de l’Ontario, à Toronto]. Mon père nous y emmenait tous les week-ends. Je me sens très bien et heureuse quand je suis là. Cette chanson est une ode à une journée parfaite... avec un clin d’œil à Lou Reed. » luv is stooopid « Ça, c’est l’apothéose de mon angoisse sur cet EP, même la façon dont le titre est épelé en est un exemple. Ce que je trouve drôle, c’est que les gens pensent qu’ils savent ce que ça signifie d’être en amour, mais dans certains cas, leur conception est assez stupide. Tu sais, dans le genre : “Je ne sais pas pourquoi tu veux que les choses aillent si vite. Tout ce que je veux avec toi, c’est une amourette. Je n’ai pas envie que ça devienne sérieux et que ça finisse mal – parce que l’amour est stupide!” » tastefully depressed « J’ai écrit ça en 20 minutes il y a déjà un bon moment, quand j’étais plutôt dans le folk acoustique. Je voulais que cette chanson soit parfaite. On a mis un temps fou à peaufiner la production jusqu’à ce qu’on en soit tous satisfaits. J’adore ses paroles, elles me ressemblent vraiment : avoir peur de grandir et de vieillir, ce qui arrive aux autres et ce qui nous arrive à nous. »"

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