Eli Rose

Eli Rose

Le premier album solo d’Eli Rose est une sorte de renaissance pour l’artiste montréalaise. Elle a passé une décennie dans le duo pop folk Eli et Papillon, mais quand ce partenariat (qui était aussi une relation amoureuse, avec Marc Papillon-Ferland) a pris fin il y a quelques années, elle a failli quitter la musique complètement. « Je suis très nerveuse », raconte-t-elle à Apple Music, au sujet de ce deuxième acte. « C’est une aventure complètement nouvelle. » Sa nouvelle esthétique douce-amère, qui marie l’électro et la pop, est née lors de Kenekt Québec, un camp de création où elle a rencontré toute une équipe de producteurs. « Ça a débloqué plein de pistes pour moi, dit-elle. J’ai toujours écouté de la musique urbaine, et beaucoup de rap. J’aimais le son, mais je n’ai jamais pu l’incorporer dans ma propre musique. Pour moi, c’était la découverte d’un monde dont j'ai toujours voulu faire partie. » Ce monde s’anime lorsque sa voix éthérée flotte au-dessus des pistes hip-hop et électro de Mike Clay (Clay and Friends) Ruffsound (Koriass, Loud), DRMS (Ariane Moffatt, Fanny Bloom), June Nawakii (Nicki Minaj), et Billboard (Britney Spears, Shakira). En nous parlant du processus d’écriture ainsi que des hauts et des bas d’une relation qui ne s’est jamais réalisée, Eli Rose revisite le processus créatif menant à son premier album éponyme, chanson par chanson. Tôt ou tard « Cette chanson résume l’histoire que je voulais raconter sur l’album. C’est une histoire d’amour à sens unique qui n’était qu’une semaine de ma vie, c’est une idylle qui n’a pas duré longtemps, mais ça m’a bouleversée pendant un an. Ça parle d’un pacte entre deux personnes, où oui, il y a quelque chose, mais ça ne se passe jamais alors c’est mieux de tourner la page et faire comme si ce n’était jamais arrivé. » Origami (feat. FouKi) « C’était la première collaboration, avant même que l’idée pour l’album n’existe, entre Mike Clay, Ruff Sound et June Nawakii. C’était la première fois que j’entendais ma voix sur un beat rap. On voulait créer une chanson sans penser aux conventions. Ils ont fait un beat et j’ai commencé à chanter dessus, même si ça n’avait pas de sens. La chanson raconte un “trip” sur une substance illicite, avec deux personnes enfermées dans une chambre. Elles sont enivrées et s’imaginent plein de choses. » Carrousel « C’est une collaboration avec Banx & Ranx et Mike Clay. Ce sont des gars drôles. Ça a commencé avec l’idée d’un carrousel comme métaphore d’une promenade en voiture dans les rues de Montréal avec ces gars. C’est vraiment une chanson au sujet d’une rupture, le dernier tour, quand on ne peut pas aller plus loin alors c’est mieux d’abandonner et dire “bonne chance”. La musique est super optimiste, mais le texte n’est vraiment pas positif. C’est comme mon idylle. On ne s’est jamais embrassés, mais ce gars-là est resté dans mon imaginaire. » Vertige « “Vertige” représente le début de l’histoire dans la chronologie de l’album. Ça parle du nouvel an. Je me rappelle avoir entendu le décompte quand je marchais dehors. J’entendais les gens chanter : “trois, deux, un…” J’étais vraiment pas contente, ça pesait sur mon cœur. Je sentais que je vivais un mensonge. Cette chanson évoque le dernier cri d’espoir que je ressentais, la lubie dans laquelle j’étais. J’étais pas bien. J’étais enragée. C’était ça le vertige. » Demi-tour « C’est la chanson dont je suis la plus fière sur l’album. Je l’ai faite avec Billboard et Realmind. C’est une chanson naïve, à propos des premiers moments d’une histoire d’amour. C’est doux et sans prétention; dans la chanson je réalise que j’ai un coup de foudre, mais je vois déjà des obstacles. Il y a beaucoup de peur et d’appréhension. » Emmène-moi « J’écris beaucoup de textes ultrapersonnels à partir de mon journal intime, mais cette chanson c’est autre chose. Je voulais que l’album soit lumineux, et ne soit pas déprimant du début à la fin. C’est une chanson où je reste en surface pour parler de la beauté. Je l’ai écrite au milieu de l’été, au chalet avec mes producteurs. Il faisait chaud, et beau, alors j’ai dit : “Faisons une chanson l’fun, qu’on peut écouter à côté de la piscine.” » Jamais jamais « Cette chanson est un paradoxe. Ça me rappelle la musique que je faisais avec Eli et Papillon. C’est un brin nostalgique, avec un rythme de guitare léger et des sons lumineux. C’est super positif, mais quand tu lis les paroles, c’est la chanson la plus négative de l’album. C’est moi, super fâchée, lançant des accusations à ce gars parce que ça allait nulle part. Je dis : “Get it together!” Je me sens manipulée, mais sur un beat super-léger. C’est vraiment contradictoire comme chanson. » HLL « C’est ma chanson préférée. Elle est encore plus personnelle que “Tôt ou tard”. C’est la chanson où je raconte les choses de mon côté. J’ai très naïvement eu un coup de foudre. J’ignorais la réalité. Je jonglais avec différentes émotions. Je me sentais fébrile et fragile. C’était difficile de mettre les morceaux de casse-tête ensemble.” Avalanche « Le titre résume ma vie émotionnelle qui a toujours été une série d’avalanches. C’est drôle, j’ai un copain maintenant et on est fiancés. Je suis dans une super bonne place, mais mon passé est une succession d’avalanches. » Dis-moi « Je pense que c’est la chanson la plus douloureuse de l’album. Je l’ai écrite seule à la guitare, il y a longtemps. Il n’y a pas de métaphore, pas de réflexion derrière cette chanson. C’est de l’émotion vive, qui vient du cœur. Je parle à la personne devant moi; c’est une mise à nu. Je n’étais pas bien et je voulais tourner la page, mais je ne savais pas comment. »

Choisissez un pays ou une région

Afrique, Moyen‑Orient et Inde

Asie‑Pacifique

Europe

Amérique latine et Caraïbes

États‑Unis et Canada