Western Stars

Western Stars

On s’étonne d’entendre Bruce Springsteen, musicien rassembleur aux récits plus grands que nature, décrire son nouveau projet comme un album concept. Pourtant, rien de ce qu’a fait cet immense conteur rock dans les cinq dernières décennies n’a un ancrage aussi particulier, au niveau musical et poétique, que cet album solo longuement mûri; une sorte de regard méditatif sur l’Ouest des États-Unis, ses paysages et les gens qui s’y sont établis.Ce n’est pas une création acoustique dénudée comme Nebraska, ni une oeuvre ornementée à la E Street Band. C’est plutôt une collection de 13 chansons douces aux personnages forts, ses premières depuis High Hopes en 2014. En guise d’orchestrations, on retrouve des cordes, des instruments à vent, de la guitare et du banjo. À l’arrière-plan défile une iconographie américaine familière : trains, auto-stoppeurs, motels, couchers de soleil, casse-croûtes, Hollywood et, bien sûr, chevaux sauvages. Loin d’être dépassés, ces clichés servent de points de départ vers un lieu immuable, telle la nostalgie. Le cascadeur blessé de « Drive Fast » pourrait aussi bien exister en 1959 qu’en 2019. Oui, notre époque semble cruciale et secouée de spasmes, mais l’agitation, le désœuvrement et la perte de droits sont intemporels, tout comme ces chansons construites pour illustrer ces thèmes. Comme d’habitude, le Boss réussit à rendre l’intime, mythique.

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