C’est sans doute parce qu’il n’a pas composé de symphonie ou de concerto majeur que John Ireland, compositeur anglais de musique pastorale du XXe siècle, n’a jamais atteint la gloire. À l’écoute de ces miniatures orchestrales, interprétées avec une précision exquise par le Sinfonia of London et le chef d’orchestre John Wilson, on se demande pourquoi il n’est pas célébré au même titre qu’Elgar ou Vaughan Williams. En effet, depuis « Satyricon » jusqu’à la rhapsode symphonique « Mai-Dun », inspirée de la province anglaise du Dorset, Ireland se révèle être un maître orchestrateur, doté d’un très bel instinct mélodique. A Downland Suite avec son charmant et majestueux menuet, ou « Epic March » combinant toute la tendresse et l’audace des meilleures pièces orchestrales d’Elgar, achèvent de lever le voile sur un talent cruellement négligé de la musique anglaise.