Comme beaucoup d’autres à qui on a raconté l’histoire de Juneteenth alors qu’ils étaient enfants, Jonathan McReynolds de Maverick City, a d’abord été déconcerté. « J’en avais une compréhension très sommaire et je supposais à ce moment-là que quelqu’un pouvait juste attraper son portable et passer des coups de fil pour le faire savoir au monde entier », raconte-t-il à Apple Music. « Je me souviens que ma première réaction a été de me demander pourquoi ça avait pris autant de temps. » Si ce genre d’indignation (à l’annonce du fait que la Proclamation d’émancipation est parvenue à certains esclaves plus de deux ans après son entrée en vigueur) n’est pas rare, le collectif gospel a vraisemblablement fait sienne la maxime biblique « ne t’appuie pas sur ta sagesse ». Pour sa contribution aux Chants de liberté d’Apple Music, une compilation exclusive de reprises et de morceaux originaux s’inspirant de Juneteenth, le groupe nous offre « Breathe », un morceau qui, selon McReynolds, rappelle aux fans qu’ils doivent à chaque instant se montrer reconnaissants. « Chandler [Moore] priait pendant la session, et parlait de la façon dont les évènements qui se sont déroulés en Amérique ont fait que beaucoup d’entre nous, en particulier les hommes Noirs, vivent en permanence dans l’attente du pire », explique McReynolds. « Quand on a commencé à écrire, on a pris conscience de notre connexion à tout ce qui a été étouffé ces dernières années par le racisme et la discrimination. L’idée première était donc construite autour du fait de nous préparer au prochain problème, au prochain sujet d’actualité, au prochain meurtre, au prochain procès, et de voir à quel point il est nécessaire pour nous, en tant que croyants — et pour les gens en général — de nous assurer que nous n’oublions pas de vivre, de prier et de croire à cause de l’angoisse. »