Ginette Reno

« Je ne suis qu’une chanson », pièce emblématique du répertoire de Ginette Reno, ne signifie pas que la chanteuse n’avait qu’un succès dans son sac, bien au contraire. Écrite par Diane Juster et parue sur l’album du même nom, en 1979, cette pièce résume à merveille le parcours d’une artiste dont la voix exceptionnelle a marqué plusieurs générations. Née peu après la Seconde Guerre mondiale, Ginette est adolescente lorsqu’elle fait ses débuts dans les cabarets montréalais. Durant les années 1960, elle s’impose comme l’une des chanteuses les plus populaires du Québec et semble destinée à connaître une brillante carrière internationale. Au fil des ans, elle chante en Angleterre, puis en France, où elle collabore notamment avec Michel Legrand, ainsi qu’aux États-Unis, entre autres à l’émission de Johnny Carson, mais c’est au Québec qu’elle choisit de vivre et de créer. Si elle possède une voix aussi puissante qu’agile, c’est son talent d’interprète, capable de s’attaquer à tous les genres, qui la distingue. En 1975, elle touche à la transcendance lors des célébrations de la Saint-Jean-Baptiste en interprétant « Un peu plus haut » avec Jean-Pierre Ferland. Les milliers de spectateurs réunis sur le mont Royal lui réservent une ovation de 11 minutes; 33 ans plus tard, elle revisite ce duo immortel en compagnie de Céline Dion sur les plaines d’Abraham. Qu’elle se produise lors d’une tournée à guichets fermés ou qu’elle interprète l’hymne national avec une fougue inégalée avant un match du Canadien au Centre Bell, Ginette Reno se fond dans chaque chanson, redevenant celle qui « rit et pleure à la moindre émotion ».